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22 juin 2010 à 18:38 dans Actualité, Les films, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L'Université Populaire des Temps Modernes et l'AIAPEC
proposent
Trois soirées de formation sur le travail
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Salle Gambetta , 20h, entrée gratuite
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Mardi 15 juin , 20h , Salle Gambetta
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Les dégradations de la santé au travail
dans le système productiviste actuel
par Elisabeth DELPUECH
Médecin du travail, du collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse.
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Mardi 22 juin, 20h, Salle Gambetta
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Médecine du travail , dérives et résistances.
par Elisabeth DELPUECH
Médecin du travail, du collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse.
>
« Les
constats aggravés en santé au travail, en lien avec l'emballement du
productivisme, posent de façon cruciale et historique la question de
l'efficacité du système de prévention au travail en France.
> L'un
des piliers de ce système, la médecine du travail, est en échec, il y
a plus que jamais nécessité de se poser la question du pourquoi.
>
Nous aborderons les questions essentielles sur cette médecine sous
influence :un peu d'historique, organisation, moyens, empêchements...
Qu'en attendre?
> Des collectifs de médecins du travail ont
construit des règles de métier, au service exclusif de la santé des
salariés, fondées sur les deux socles légaux : le Code de déontologie et
le Code du travail ; mais l'institution porte en elle-même le ver dans
le fruit, sa gestion patronale.
> La transformation nécessite une
réforme : le collectif de Bourg fait des propositions sous forme de
fondamentaux pour une vraie prévention, tirés de l'observation de
terrain de nombreuses années d'entretiens cliniques avec les salariés.
>
Les propositions du ministère du travail, en cours de négociations,
renforcent le pouvoir des employeurs dans le choix des actions de
prévention; les résistances en cours. »
par René de Vos , sociologue, correspondant des amis du Monde Diplomatique pour l'Ain et le Val de Saône
« Les rapports de force entre le salariat et le patronat sont étouffés par les manipulations de l’organisation du travail qu’imposent les théoriciens du patronat. Le taylorisme était censé permettre aux salariés non qualifiés de participer pleinement à la technicité de la production de masse. Le patronat conquérant de l’industrie automobile en a fait le fordisme qui a privé le salariat de toute autonomie et l’a rivé à la contrainte horaire du temps de travail. Aux résistances et aux révoltes salariales qui s’en sont suivies dans la décennie 60, les théoriciens du patronat ont répliqué par une nouvelle forme de l’organisation censée apporter de l’humain dans un travail devenu purement mécanique. Les industriels du nord de l’Europe et du Japon en ont fait le « toyotisme », qui sous le prétexte de la responsabilisation et de l’autonomie données aux travailleurs a abouti à la mise en coupe réglée des salariés sous la pression de la clientèle et de la contractualisation généralisée fondée sur des objectifs purement mercantiles et financiers. La condition salariale n’a jamais cessé d’être une condition de subordination. »
15 juin 2010 à 11:50 dans Actualité, Les activités de l'association AIAPEC, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
http://www.fsl56.org/les_actualites/la_conference_de_la_mutualite?DokuWiki=005a3b4442679165822e0b2b25a718e0
( Texte traduit par Thomas Legoupil, Sam Levasseur et Anne Paquette )
Parmi les thèmes apparaissant dans le titre, ce qui est le plus important dans mon esprit, et je présume dans le vôtre également, ce sont les défis pour aujourd’hui ; ils sont en effet bien réels et à certains égards effrayants. Certains défis concernent même la survie des espèces si l’on parle des armes nucléaires et des menaces pesant sur l’environnement, ces sujets traités lors des récentes conférences de Copenhague sur le climat et de New York sur le Traité de Non-Prolifération (TNP), avec dans les deux cas des résultats qui ne sont guère favorables. Parmi les autres défis importants, on trouve l’avenir de l’Union européenne (actuellement très incertain) et le rôle des économies émergentes et leurs différentes configurations dans un monde qui se diversifie, avec l’Organisation de coopération de Shanghai, les BRIC [Brésil, Russie, Inde, Chine], l’Union des nations sud-américaines (Unasur) et d’autres. A une autre échelle, la financiarisation de l’économie des Etats-Unis et des autres économies de premier ordre (étroitement liée à la montée d’un système de production asiatique) a eu un impact majeur sur nos sociétés et le système mondial. Pour prendre un exemple, Martin Wolf, le très respecté commentateur du Financial Times, approuve la conclusion selon laquelle l’origine de la crise des dettes publiques mettant en danger la survie de la zone euro « est la débauche passée de larges segments du secteur privé, en particulier du secteur financier ». Les marchés financiers, écrit-il, « ont financé l’orgie et maintenant, dans la panique, refusent de financer l’assainissement qui en découle. A chaque étape, ils ont agi de façon procyclique », transformant la crise en une catastrophe potentielle. L’économiste John Talbott ajoute : « Si quelqu’un doit être blâmé pour ces crises, ce sont les banques qui ont trop prêté et ce sont donc elles qui devraient payer le prix fort de la restructuration. » Néanmoins, en s’écartant des pratiques antérieures, le plan de sauvetage adopté par l’Europe reprend un système inventé au cours de la crise actuelle par la Réserve fédérale américaine [FED] et le ministère des finances, garantissant aux banques de s’en sortir indemnes. Aux Etats-Unis, les effets à long terme pour le pays incluent une stagnation pour une majorité de la population et une croissance radicale des inégalités, avec des conséquences potentiellement explosives. Le pouvoir politique des institutions financières bloque toute réglementation sérieuse, si bien que les crises financières régulières que nous avons connues ces trente dernières années deviendront donc probablement encore plus sévères.
Il n’est pas difficile de poursuivre : on ne manque pas de défis à relever. Mais on ne peut les comprendre et s’y attaquer de manière sérieuse qu’en les inscrivant dans une perspective plus large.
Lire la suite "Noam Chomsky. La conférence de la Mutualité, Paris, 29 mai 2010." »
15 juin 2010 à 11:47 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L’assaut donné le 31 mai à l’aube par l’armée israélienne contre la flottille de bateaux transportant une aide humanitaire à Gaza aurait fait une vingtaine de morts. Cette attaque s’est déroulée dans les eaux internationales. Elle a suscité de nombreuses condamnations, y compris de pays européens et du gouvernement français. Bernard Kouchner a déclaré que « rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence, que nous condamnons ». Plusieurs pays, dont la Suède, l’Espagne, la Turquie et la France ont convoqué l’ambassadeur israélien. La Grèce a suspendu des manœuvres aériennes avec Israël et annulé une visite du chef de l’armée de l’air israélienne.
Bien sûr, ces condamnations sont les bienvenues. Même s’il reste quelques personnes qui osent trouver des justifications à l’action israélienne. Ainsi, le porte-parole de l’UMP, l’ineffable Frédéric Lefebvre, a fait savoir, selon l’AFP, que son parti « regrette » les morts, mais dénonce les « provocations » de « ceux qui se disent les amis des Palestiniens ».
La veille de cette action militaire, faisant preuve d’une prescience qui fait partie de ses innombrables qualités, Bernard-Henri Lévy déclarait à Tel-Aviv : « Je n’ai jamais vu une armée aussi démocratique, qui se pose tellement de questions morales. » (Haaretz.com, 31 mai). Il est vrai que, lors de la guerre de Gaza, notre philosophe s’était pavané sur un char israélien pour entrer dans le territoire. Réagissant à l’attaque aujourd’hui, Lévy l’a qualifiée, selon l’AFP, de « stupide » car risquant de ternir l’image d’Israël. Pas un mot de condamnation, pas un mot de regret pour les tués...
La seule question qui se pose maintenant est de savoir quel prix le gouvernement israélien devra payer pour ce crime. Car, depuis des années, les Nations unies ont adopté des dizaines de résolutions (« Résolutions de l’ONU non respectées par Israël », Le Monde diplomatique, février 2009), l’Union européenne a voté d’innombrables textes qui demandent à Israël de se conformer au droit international, ou tout simplement au droit humanitaire, en levant, par exemple, le blocus de Gaza. Ces textes ne sont jamais suivis du moindre effet. Au contraire, l’Union européenne et les Etats-Unis récompensent Israël.
C’est ce qu’a prouvé l’admission d’Israël dans l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), la semaine dernière, et la visite en France du premier ministre israélien Nétanyahou pour assister à l’intronisation de son pays. Comme le précisait un communiqué de l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) du 30 avril, « Israël à l’OCDE ? Un mauvais coup contre la paix ! », cette adhésion valait acceptation de l’inclusion de la Cisjordanie et du Golan dans le « périmètre » israélien. Le fait qu’Israël se permette quelques jours plus tard d’attaquer la flottille de la paix confirme que cet Etat voit dans ces bonnes manières un feu vert pour toutes ses actions.
Cela avait déjà été le cas en décembre 2008. C’était alors l’Union européenne qui avait décidé le « rehaussement » des relations bilatérales avec Israël, donnant à cet Etat des privilèges dont ne disposaient jusque-là que quelques grandes puissances. Les chars israéliens pouvaient quelques jours plus tard partir à l’assaut du territoire de Gaza et commettre, en toute impunité, des « crimes de guerre », voire des « crimes contre l’humanité ».
Richard Falk, envoyé spécial des Nations unies pour les territoires occupés, écrivait, dans Le Monde diplomatique (mars 2009) un texte intitulé : « Nécessaire inculpation des responsables de l’agression contre Gaza ». Quelques mois plus tard, la commission des Nations unies présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone remettait ses conclusions. Elles étaient accablantes pour Israël, même si elles n’épargnaient pas le Hamas. Le texte confirmait que c’était bien l’armée israélienne qui avait rompu le cessez-le-feu et mettait en lumière les crimes commis. Ce texte confirmait de nombreux rapports déjà publiés par Amnesty International et Human Rights Watch.
Ces textes n’ont débouché sur aucune sanction contre le gouvernement israélien. Un des arguments avancés pour justifier cette passivité est que les faits incriminés seraient l’objet d’enquêtes sérieuses en Israël, ce que dément de manière argumentée la juriste Sharon Weill, dans Le Monde diplomatique (septembre 2009) : « De Gaza à Madrid, l’assassinat ciblé de Salah Shehadeh ».
On assiste d’ailleurs en Israël à une offensive sans précédent contre les organisations de défense des droits humains, qu’elles soient internationales ou israéliennes, considérées désormais comme une menace stratégique pour l’Etat, juste après la menace de l’Iran, du Hamas et du Hezbollah. Une véritable entreprise de délégitimation se déploie contre ces organisations à travers des groupes soutenus par le gouvernement et l’extrême droite comme NGO Monitor, menée parallèlement à une guerre de propagande pour justifier l’injustifiable (lire Dominique Vidal, « Plus le mensonge est gros... », Le Monde diplomatique, février 2009). Est-il vraiment étonnant que des soldats israéliens considèrent les militants venus apporter du ravitaillement à Gaza comme des « terroristes » et les traitent comme tels ?
L’impunité durera-t-elle ou certains gouvernements oseront-ils prendre des mesures concrètes pour sanctionner Israël, pour faire comprendre à son gouvernement (et aussi à son peuple) que cette politique a un prix, que la répression a un prix, que l’occupation a un prix ?
Dans le cadre de l’Union européenne, Paris pourrait suggérer à ses partenaires de suspendre l’accord d’association en vertu de l’article 2, qui affirme explicitement qu’Israël doit protéger les droits humains (lire Isabelle Avran, « Atermoiements de l’Union européenne face à Israël », La valise diplomatique, 25 juin 2009).
La France pourrait déjà, seule, sans attendre l’accord de ses partenaires européens, prendre trois mesures :
d’abord, et ce serait seulement se conformer au droit et aux décisions de l’Union européenne, lancer une campagne pour tracer l’origine des produits israéliens exportés en France et interdire (pas seulement taxer) les produits des colonies ;
ensuite, affirmer que l’installation de colons dans les territoires occupés n’est pas acceptable et que ceux-ci devraient donc être soumis à une demande de visa s’ils désirent se rendre en France – une mesure facile à mettre en œuvre à partir des adresses des individus désirant visiter notre pays ;
enfin, proclamer que des citoyens français qui effectuent leur service militaire en Israël ne sont pas autorisés à servir dans les territoires occupés. Leur participation aux actions d’une armée d’occupation pourrait entraîner des poursuites judiciaires.
Bernard Kouchner a annoncé qu’il n’y avait pas de citoyens français parmi les personnes tuées sur les bateaux. Mais sait-il s’il y a des citoyens français parmi ceux qui sont responsables de ce crime ?
01 juin 2010 à 00:16 dans Actualité, Ailleurs, Proche Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)