RSF refuse de condamner les mauvais traitements infligés à Al-Zaidi
Jean-Guy Allard
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-12-18%2017:14:14&log=invites
Avec son habituelle complaisance envers les Etats-Unis qui assurent une bonne partie de son financement, la pseudo ONG française Reporters sans Frontières, non seulement refuse de condamner l’extrême violence avec laquelle il a été procédé à l’arrestation du journaliste Mountazer Al-Zaidi qui a jeté ses souliers sur le président nord-américain George W. Bush, mais « elle regrette que le journaliste ait eu recours à un tel procédé ».
Selon son frère, Al-Zaidi est prisonnier à l’hôpital Ibn Sina de Bagdad où il est soigné pour la fracture d’un bras et pour plusieurs côtes cassées en plus de ses blessures à un œil et à une jambe. D’autres sources affirment qu’il souffre d’un traumatisme crânien.
Plus subtil, le porte-parole du Département d’Etat, Robert Word, a déclaré qu’il condamnerait l’usage de la violence qui serait exercée à l’encontre du journaliste par les forces de l’ordre.
Cependant, RSF consent finalement à « demander aux services de sécurité irakiens de garantir l’intégrité physique du journaliste » et elle reconnaît que, « visiblement il a été blessé durant sa rétention ».
Mais elle insiste : « Nous n’approuvons pas cette forme de comportement comme moyen pour exprimer une opinion ».
Mountazer Al-Zaidi a jeté ses souliers sur le président nord-américain George W. Bush dans un geste de mépris envers celui qui a dévasté son pays et tué des dizaines de milliers de ses compatriotes.
L’organisation française qui a organisé un si grand nombre de campagnes, financées par Washington, contre Cuba et le Venezuela finit en se mettant à genoux devant le maître de la Maison Blanche
Textuellement, Benoit Hervieu, l’auteur de ce communiqué inepte, écrit : « La décontraction avec laquelle George W. Bush a commenté l’incident doit, a fortiori, inciter les autorités irakiennes à la clémence » a déclaré l’organisation.
Dans une conversation - apparemment tout-à-fait aimable - avec Reporters sans Frontières, Abdel Karim Khalaf, « responsable d’opérations au Ministère de l’Intérieur irakien, a déclaré que Mountazer Al-Zaidi a été arrêté en flagrant délit et qu’il est inculpé en vertu des articles 223, 225 et 227 du code pénal irakien ».
Le journaliste encourt une peine de « 7 années d’emprisonnement pour offense envers un Chef d’Etat étranger » a précisé ce sbire de service en s’adressant à la si peu prestigieuse organisation parisienne qui prétend défendre les journalistes.
Mountazer Al-Zaidi est un héros dans son pays et dans tout le monde arabe à la suite de l’incident survenu le 14 décembre lorsqu’il a jeté ses souliers sur George W. Bush au cours d’une conférence de presse organisée dans un bunker militaire de Bagdad à la suite d’une visite surprise du président nord-américain.
Ces dernières années, Reporters sans Frontières s’est rendue célèbre à cause de sa négligence criminelle face à la cruelle détention, à Guantánamo, du journaliste soudanais Sami Al-Haj. Cette pseudo ONG a aussi été clouée au pilori suite à un rapport scandaleusement pro-nord-américain dans lequel elle niait une quelconque responsabilité de l’US Army dans la mort du cameraman espagnol José Couso.
Elle a de même fait preuve d’une singulière lâcheté dans l’affaire du reporter ukrainien Taras Protsyuk, assassiné par l’armée des Etats-Unis en Irak.
Le fondateur de Reporters sans Frontières, Robert Menard, a démissionné il y a quelques semaines de son poste à la tête de l’organisation lorsqu’a éclaté, à Washington, un scandale dans lequel il fut révélé qu’un lieutenant de Frank Calzón, son bienfaiteur de la CIA
Traduction par Manuel Colinas pour Investigaction.
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