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Le plan d'invasion à l’étude
Selon des sources militaires israéliennes, le projet d'invasion de Gaza dans le cadre de l'« Opération Plomb Jeté » a été mis en branle en juin 2008 :
Des sources proche de la direction de la Défense ont déclaré que le ministre de la Défense Ehud Barak a chargé les Forces de Défense Israéliennes de se préparer à l'opération il y a plus de six mois [juin ou avant juin], bien qu’Israël ait commencé à négocier un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (Barak Ravid, Operation "Cast Lead": Israeli Air Force strike followed months of planning, 27 décembre 2008).
Ce même mois, les autorités israéliennes ont pris contact avec British Gas, dans le but de reprendre des négociations cruciales sur l'achat du gaz naturel de Gaza :
À la fois le directeur général du Ministère des Finances, Yarom Ariav, et le directeur général du Ministère des Infrastructures Nationales, Hezi Kugler, ont convenu d’informer BG du souhait d'Israël de renouer les pourparlers.
Les sources ont ajouté que BG n'a pas encore officiellement répondu à la demande d'Israël, mais que des cadres de l'entreprise pourraient sans doute aller dans quelques semaines en Israël pour des conversations avec certains fonctionnaires du gouvernement. Globes online-Israel's Business Arena, 23 juin 2008)
La décision d'accélérer les négociations avec British Gas (BG Group) coïncidait chronologiquement avec la planification de l'invasion de Gaza, amorcée en juin. Il semblerait qu’Israël était soucieux de parvenir à une entente avec BG Group avant l'invasion, qui était déjà à un stade avancé de préparation.
Et qui plus est, ces négociations avec British Gas ont été conduites par le gouvernement Ehud Olmert qui savait que l’invasion militaire était à l’étude. Selon toute vraisemblance, un nouvel arrangement politico-territorial « d'après-guerre » a aussi été envisagée par le gouvernement israélien pour la Bande de Gaza.
De fait, les négociations entre British Gas et les responsables israéliens étaient en cours en octobre 2008, 2 à 3 mois avant le début des bombardements du 27 décembre.
En novembre 2008, le Ministère israélien des Finances et le Ministère chargé des Infrastructures Nationales ont ordonné à Israel Electric Corporation (IEC) d’engager des négociations avec British Gas, pour l'achat de gaz naturel provenant de la concession de BG au large de Gaza. (Globes, 13 novembre 2008).
« Yarom Ariav, directeur général du Ministère des Finances, et Hezi Kugler, directeur général du Ministère des Infrastructures Nationales, ont écrit récemment à Amos Lasker, PDG d’IEC, l'informant de la décision du gouvernement de permettre aux négociations d'aller de l'avant, conformément à la proposition cadre approuvée plus tôt cette année.
Il y a quelques semaines, le conseil d’administration d’IEC, dirigé par le président Moti Friedman, a approuvé les principes de la proposition cadre. Les pourparlers avec BG Group commenceront dès que le conseil d’administration approuvera l'exemption d’adjudication. ». (Globes, 13 novembre 2008)
Gaza et la géopolitique de l'énergie
L'occupation militaire de Gaza a pour but de transférer la souveraineté des gisements gaziers à Israël, en violation du droit international.
À quoi pouvons-nous nous attendre suite à l'invasion ?
Quelle est l'intention d'Israël en ce qui concerne le gaz naturel de la Palestine ?
Un nouvel arrangement territorial, avec le stationnement de troupes israéliennes et/ou la présence de « forces de maintien de la paix » ?
La militarisation de la totalité du littoral de Gaza, qui est stratégique pour Israël ?
La confiscation pure et simple des gisements gaziers palestiniens et la déclaration unilatérale de la souveraineté israélienne sur les zones maritimes de la bande de Gaza ?
Si cela devait arriver, les gisements gaziers de Gaza seraient intégrés aux installations offshore d'Israël, qui sont adjacentes. (Voir la carte 1 ci-dessus).
Ces diverses installations offshore sont aussi reliées au couloir de transport énergétique d’Israël, qui va du port d'Eilat, le port maritime terminal de l’oléoduc sur la Mer Rouge, au terminal du pipeline à Ashkelon, puis vers Haïfa au nord, et qui pourrait se rejoindre éventuellement le port turc de Ceyhan grâce à un pipeline israélo-turc en projet.
Ceyhan est le terminal du pipeline Transcaspien Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC). « Ce qui est envisagé, c’est de relier le pipeline BTC au pipeline transisraélien Eilat-Ashkelon, aussi connu sous le nom de Tipline dIsraël. » (Voir Michel Chossudovsky, The War on Lebanon and the Battle for Oil, Global Research, 23 juillet 2006).
Carte 3
Source : War and Natural Gas: The Israeli Invasion and Gaza's Offshore Gas Fields
Article original publié le 8/1/2009
Sur l’auteur
Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, à condition d'en respecter l’intégrité et d’en mentionner l’auteur, le traducteur, le réviseur et la source.
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