Le CADTM s’inquiète de l’évolution de la situation et dénonce les tentatives de confiscation du pouvoir par les anciens du régime défunt et leurs alliés stratégiques.
Le CADTM assure tout son soutien au peuple burkinabè qui a fait preuve d’audace et est désormais libre et souverain. Le CADTM Afrique s’incline respectueusement devant la mémoire des martyrs de ces journées de gloire, présente ses condoléances aux familles et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Il appartient désormais aux Burkinabè de décider librement du devenir du pays. C’est l’action insurrectionnelle du peuple qui a abouti à la chute de Blaise Compaoré. C’est fort de cela qu’il doit continuer à assumer la direction de la lutte, dans la concertation souveraine et la cohésion des forces sociales, politiques et militaires patriotiques.
Le Burkina montre aujourd’hui aux dirigeants dictateurs que ni leur majorité parlementaire cooptée à l’Assemblée nationale, ni les lois votées grâce à une majorité mécanique mercantilisée, ni la présence de troupes étrangères sur leur sol ne peuvent faire face à la détermination d’un peuple opprimé.
Le dictateur Blaise Compaoré s’est maintenu au pourvoir par des assassinats d’opposants et par son rôle de gendarme dans les conflits et guerres de déstabilisation en Afrique de l’Ouest.
Contrairement au Président Thomas Sankara, le combattant du front Africain contre la dette , Blaise Compaoré a été l’élève modèle du FMI et de la Banque mondiale
: celui qui a payé les dettes odieuses et illégitimes, celui qui a appliqué à la lettre les réformes économiques préconisées par les institutions financières internationales et celui qui a plongé la population dans la plus grande pauvreté. Il appartient désormais au peuple burkinabè de retrouver sa souveraineté populaire !
Tirant les leçons des pays voisins, le CADTM Afrique exhorte le peuple du Burkina Faso à refuser toutes les tentatives de restauration en réclamant une transition pour le changement dirigée par les forces de changement.
Le CADTM encourage le peuple du Burkina à reprendre le chemin initié par Thomas Sankara dans la lutte contre la dette.
« La dette, sous sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, est une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser (...) La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. » Thomas Sankara, le 29 juillet 1987.
- Le CADTM se met au service du peuple burkinabè pour le soutenir dans une démarche d’annulation immédiate et sans condition de la dette publique du Burkina Faso, en hommage à Thomas Sankara ;
- Le CADTM rappelle que la lumière doit être faite sur l’assassinat de Thomas Sankara et réitère son soutien à la campagne « Justice pour Thomas Sankara, justice pour l’Afrique » ;
- Le CADTM appelle à la mise en place d’une assemblée constituante pour assurer la période transitoire ;
- Le CADTM appelle les peuples d’Afrique à emprunter la voie ouverte par le peuple burkinabè pour lutter contre toutes les formes d’injustice et d’oppression, et pour que l’Afrique soit enfin libérée.
Bamako, le 07 novembre 2014 Le Groupe de coordination du Réseau CADTM Afrique