Fabrice Nicolino, depuis son lit d'hôpital
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Mes chers amis, mes chers non-amis, mes si chers lecteurs, quelques nouvelles. Pour ceux qui l’ignorent, j’ai reçu plusieurs balles au cours de l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, le 7 janvier dernier. Je suis toujours à l’hôpital, toujours en attente de nouvelles opérations. Je n’entre pas dans des détails plutôt pénibles, mais de nouveaux dégâts apparaissent. Rien d’irrémédiable, mais beaucoup de tracas en perspective. Je ne me plains pas. Comment oserais-je ? Chaque jour, j’entends de la bouche des soignants et soignantes de nouvelles histoires, extraordinaires à mes oreilles. Et puis j’attends. 44 jours.
Pour le reste, je vois que la politique coutumière suit son chemin. François Hollande, Manuel Valls, Stéphane Le Foll ont, ainsi que je vous l’ai écrit plus d’une fois, dealé avec l’un des plus grands ennemis de la nature de notre pays, Xavier Beulin. Beulin, céréalier industriel de la Beauce, est à la fois le président de la FNSEA, abusivement présenté comme un syndicat paysan, et P-DG de la multinationale de l’agro-industrie Sofiprotéol, dont le chiffre d’affaires dépasse les 7 milliards d’euros par an.
De multiples exemples attestent de cet accord discret, dans lequel je vois une profonde connivence. À l’approche du Salon de l’Agriculture, qui ouvre ce samedi en présence de François Hollande, notons ensemble quelques points. Le 2 février, le président de la République reçoit Beulin, qui annonce froidement une forte houle pendant le salon de l’Agriculture. La France Agricole en ligne ajoute : « Le couple agriculture-environnement, “sujet emblématique” du secteur agricole, a également été abordé par le responsable syndical. Il a rapporté au chef de l’Etat l’exaspération du terrain sur de nombreux sujets tels que la simplification administrative ou encore la difficulté pour les éleveurs d’obtenir des autorisations pour les installations classées ».
Eh bien, la réponse n’a pas traîné. Dès hier, le gouvernement annonçait l’assouplissement des conditions d’ouverture des élevages industriels de volaille : jusqu’à 40 000 bêtes, seul l’enregistrement sera nécessaire. En outre, les contrôles environnementaux se trouveront allégés, et la durée de recours juridique contre les élevages industriels sera réduite. Rien que des cadeaux à l’agriculture industrielle. Le pire, que même Sarkozy n’avait osé.
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