Communiqué commun
D’une capacité d’accueil de 2 500 personnes, le camp de Grande-Synthe qui vient d’ouvrir ses portes est déjà menacé de fermeture. Il doit pourtant permettre à des migrants vivant jusqu’à présent dans des conditions inhumaines de se délester un peu des angoisses quotidiennes nourries par l’insalubrité et la précarité.
Qu’importe. Malgré l’urgence d’héberger les migrants dans de bonnes conditions, les autorités françaises dénoncent dans une lettre de mise en demeure adressée au maire de Grande-Synthe l’ouverture précipitée du camp, qu’elles estiment « préjudiciable à la sécurité de centaines de personnes ». Au lieu de s’engager enfin dans des actions concrètes dont beaucoup relèvent de sa responsabilité, voici que l’Etat se pose en inspecteur des travaux finis : au prétexte de normes qui ne sont pas respectées, il menace le maire de Grande-Synthe, insistant sur le risque juridique qu’il encourt à titre personnel. A ce dernier, nous témoignons ici notre total soutien.
La situation ne manque pas d’ironie : alors que l’Etat a lui-même été condamné en novembre pour avoir manqué à ses obligations, notamment celles concernant la santé publique et l’hébergement d’urgence, le voilà qui sanctionne celles et ceux qui ont joint leurs efforts pour pallier ses manquements, et enfin proposer aux migrants une nette amélioration de leurs conditions d’existence : un camp ouvert, composé d’abris privatifs plus solides, et disposant des conditions requises en termes sanitaires et d’hygiène.
Certes, beaucoup reste à faire. Ce nouveau camp de Grande-Synthe n’a jamais eu la prétention de tout régler ni de se conformer aux exigences légales les plus strictes. Dans l’urgence, il s’agissait avant tout de mettre les personnes à l’abri comme de leur assurer les conditions minimales d’une existence décente. C’est à nous – ONG, associations d’aide et bénévoles – qu’il revient désormais d’investir ce lieu choisi par défaut. C’est à nous et aux migrants eux-mêmes qu’il appartiendra d’en faire, avec le concours des habitants de la région, un endroit qui leur fasse oublier pour un temps ce qu’ils ont subi trop longtemps.
Car avant d’exiger le respect des normes, c’est la politique subie par les migrants en France qui reste à ce jour anormale et à laquelle il faut impérativement renoncer. Reflet des pratiques migratoires observées en Europe, elle emprunte à chaque fois des chemins plus funestes, tandis que les autorités devraient se mobiliser au contraire pour améliorer dans l’urgence l’accueil des gens fuyant la guerre, la répression ou la misère.
A la gestion dissuasive et policière s’ajoute à présent une gestion administrative et technocratique menée contre les espaces dédiés aux migrants, et contre un élu qui tente de les accueillir dignement. Le camp de Grande-Synthe est menacé de fermeture. Il n’est peut-être pas aux normes. Une chose est sûre. En France, le cynisme d’Etat, lui, est désormais hors norme.
Paris, le 9 mars 2016
Premiers signataires :
Amnesty International
Emmaüs France
Gisti
L’Auberge des migrants
LDH – Ligue des droits de l’Homme
Médecins du monde
Médecins sans frontières
Secours catholique
Utopia 56
23 mars 2016 à 17:59 dans Actualité, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere/blog/210316/un-mariage-et-trois-enterrements
- Mediapart.fr
L’accord de la honte entre la Turquie et l’Union européenne commence à s’appliquer cette semaine. Pour six milliards d’euros, l’Europe a donc loué aux Turcs un camp de concentration à ciel ouvert, se soumettant au chantage d’Erdogan, sans même la garantie de réguler le flux migratoire. Cet accord infâme risque de tourner à la pantalonnade, puisqu’il n’empêchera rien, mais une chose est sûre : l’Europe vient de s’abimer un peu plus dans le reniement de la Charte de ses droits fondamentaux.
Ce « mariage » avec la Turquie s’accompagne de trois enterrements :
- Celui de l’Union européenne, respectueuse du droit d’asile et ouverte à l’autre, le réfugié, l’immigré, le sans-papier. Elle se vit désormais comme une forteresse assiégée défendant à tout prix la civilisation occidentaliste. Après son chantage économique sur la Grèce, elle lui assigne aujourd’hui le rôle de dernier rempart pour nous protéger des nouveaux Barbares que seraient les réfugiés cherchant à obtenir le droit d’asile.
L’Union Européenne oublie les responsabilités qu’elle a partagées avec les Etats-Unis, de l’occupation de l’Afghanistan à l’invasion de d’Irak, (hormis la France de Chirac et de Villepin), en passant par son lâche abandon de la révolution syrienne en 2011 ou des Kurdes du Rojava.
Elle oublie les accords Sykes-Picot, du nom des deux diplomates qui, en mai 1916, avaient contresigné un accord scélérat, pour dépecer l’Empire Ottoman, en créant deux Etats, syrien et irakien, générateurs d‘affrontements ethniques, religieux et nationalistes, et empêchant de fait la création d’un Etat kurde pourtant promis par les puissances… Tout cela pour se partager des puits de pétrole alimentant leur économie prédatrice.
Elle oublie qu’elle a fermé les yeux sur les dictatures Baasistes, en Irak et en Syrie, dont l’idéologie, le socialisme national, était directement importée de ses soubresauts des années trente.
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22 mars 2016 à 10:55 dans Ailleurs, Afrique, Ailleurs, Proche Orient, Europe, International, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
un militant CGT a été renvoyé devant les tribunaux par la cour de cassation, qui juge qu’une diffusion de tracts est illégale si elle n’a pas été déclarée en préfecture.
Nouveau coup contre l’expression des opinions dissidentes dans le pays. Le 9 février, la Cour de cassation a rendu un arrêt qui donne un sérieux tour de vis à l’action syndicale en jugeant qu’une simple distribution de tracts devient illégale si celle-ci n’est pas au préalable déclarée en préfecture. Alors qu’il avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône puis par la cour d’appel de Lyon, Pierre Coquan, ancien secrétaire général de l’union départementale CGT du Rhône, s’est vu renvoyer devant la cour d’appel de Grenoble par la Cour de cassation pour avoir simplement organisé à un péage une distribution de tracts contre la réforme des retraites en 2010.
En assimilant cette action à une manifestation, soumise à déclaration préalable en préfecture, la Cour de cassation en profite pour encadrer un spectre très vaste d’actions militantes. « Constitue une manifestation (…) tout rassemblement statique ou mobile, sur la voie publique d’un groupe organisé de personnes aux fins d’exprimer collectivement et publiquement une opinion ou une volonté commune », pose l’arrêt. « Il n’existait pas jusqu’à maintenant de définition précise de ce qui constituait une manifestation, mais on voit que c’est à l’occasion de poursuites contre un militant syndical que la Cour juge nécessaire de donner une définition attrape-tout. C’est une décision liberticide qui pousse à rendre clandestine l’action syndicale la plus banale », dénonce Me François Dumoulin, l’avocat du syndicaliste. « C’est une atteinte très grave à la liberté d’expression collective », dénonce Pierre Coquan.
Outre l’impact très lourd que pourrait avoir cette décision de justice sur les pratiques quotidiennes des militants politiques et syndicaux, cette affaire révèle une fois de plus l’acharnement du ministère public à l’encontre des syndicalistes, pour Me Dumoulin : « C’est une affaire sans victime et sans partie civile, c’est le parquet qui a poursuivi tout du long. »
02 mars 2016 à 14:36 dans Ici, national, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
01 mars 2016 à 14:35 dans L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2016/02/29/destruction-du-bidonville-autres-temoignages/
29 LundiFeb 2016
Posted by passeursdhospitalites in Non classé
Les témoignages s’égrainent au fil de l’après-midi, témoignant de la violence qui monte et de la brutalité mise en œuvre par les autorités. Gazage, usage de flashball, canon à eau, matraquage.
« Un ami réfugié sur place me disait il y a 30mn qu’ils commençaient à se faire attaquer par les crs (coups, flashball, gaz lacrymogène). Il semble maintenant établi que les choses se fassent avec usage de la force, de façon violente. L’État s’assoit donc sur le jugement de référé et les recommandations de la juge ( démantèlement progressif, non recours aux forces de l’ordre). Ceci n’était qu’une façade dans le but de désamorcer les réactions des migrants. Il est fort possible qu’ils «travaillent» au finish pour terminer avant le résultat de l’appel devant le conseil d’État. »
« Gaz lacrymo à proximité de l’école et interdiction des CRS de mettre les enfants à l’abri dans l’école. »
« Ça gaze de partout
C’est horrible »
« De retour et encore choquée de la violence de cet après-midi!
On ne m’a pas laissée rentrer, une seule association avait droit de cité!
Pas de classe possible non plus… Zone à risques!
Une jeune garçon de 14 ans dont les parents étaient à l’hôpital ce matin s’est pris une grenade lacrymo sur la jambe, dommage collatéral certes mais quand même! Il y a des enfants!
Je ne possède apparemment pas le même vocabulaire que la préfète, de la « ferme douceur », je n’ai vu que la violence des jets de grenades lacrymo et du canon à eau.
Outrée et dégoûtée!. »
Une chronique de l’après-midi, sur le journal facebook de l’association Polyvalence :
https://www.facebook.com/assopolyvalence
« En direct de la Jungle < mises à jour régulières – quand on peut >
13 h :
Problème avec les portables : pas de batterie. On était à l’école du chemin des Dunes pour les charger mais l’électricité à été coupée.
L’accès de certaines parties de la Jungle est empêchée par les CRS. On a réussi à passer : il y a des CRS partout, ils sont armés et ils sont violents.
Ils poussent les migrants et les journalistes, jusqu’à les faire tomber.
Il y a des équipes de démantèlement qui défoncent les cabanes à coup de massue et de pieds de biche. Tout tombe par terre, complètement détruit.
(On leur a demandé si on pouvait les interviewer, certaines personnes sont venues nous voir pour nous dire qu’elles n’avaient pas le droit de nous parler.)
Pour protéger leurs abris, les migrants montent sur les toits.
Pourquoi d’un coup tout s’est accéléré alors que le gouvernement avait promis de ne pas utiliser la violence ?
Parce que les No Border ont empêché les maraudes qui allaient chercher les migrants « pacifiquement » pour les sortir de leurs abris. Mais il s’agit d’un prétexte, il y aurait eu une autre raison de toute façon et les CRS seraient venus.
Tout le monde est calme sauf les CRS, ils ont des lacrymos, la situation risque de se compliquer.
On filme avec la caméra donc on ne peut pas envoyer les images en direct.
Faites tourner, les images arrivent.
15h :
Plus de batterie dans les portables donc pas d’images pour le moment.
Les CRS envoient les lacrymos.
Il y a des enfants.
Les gens crient « peace peace peace », « we are family ».
Y a deux trois personnes qui lancent des pierres, mais les autres leur disent d’arrêter.
Les gens sont calmes.
15h45 :
Des rangées de CRS avec des boucliers, des camions de CRS aussi, toujours avec des boucliers. Derrière, les bulldozers sont en train de ramasser les débris des abris qui ont été cassés par les démanteleurs (en orange sur les photos). De l’autre côté de la Jungle, tout fonctionne, le coiffeur, les restos. Et dans la zone sud tout est en train d’être détruit progressivement. Les migrants attendent : ils ne savent pas où ils sont censés aller.
16h15 :
Charge de CRS.
16h20 :
Charge de CRS, lacrymos et tirs au flashball.
16h50 :
Grosse charge, 400 CRS, au moins deux fois plus de migrants.
On a pu se cacher dans une cabane et s’enduire le visage de savon anti-lacrymo.
Les migrants jettent les cabanes sur le chemin pour que les CRS ne puissent pas passer.
La situation est de plus en plus tendue.
Nouvelle charge.
17h00 :
Le camp est en feu : les migrants mettent le feu aux cabanes déjà détruites pour ralentir les CRS. Il y a des bouteilles de gaz dans les cabanes. Il y a de grosses explosions.
Les gens crient : « Human Rights, France de merde. »
17h40 :
Il y a des enfants, pas énormément. Les petits ont peur, ils restent avec les adultes. Les ados vont vers les CRS mais les adultes les canalisent.
Il y a eu les charges de CRS, les lacrymos tirées au fusil qui explosent sur les migrants, les cabanes en feu.
La tension baisse. La nuit va bientôt tomber, tout le monde reste sur ses gardes.
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01 mars 2016 à 14:31 dans Ici, national, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
29 février 2016 à 11:44 dans Actualité, L'info que vous n'avez pas , Les films, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)
20 février 2016
Répondant à l’appel du collectif Solidarité France Grèce pour la Santé et de l’association Bretagne Grèce Solidarité Santé, plus de 80 personnes de 23 collectifs locaux venant de plus de 20 villes et départements (*) se sont retrouvés le 20 février 2016 pour faire le point sur la solidarité avec les dispensaires sociaux grecs et le combat du peuple grec contre les politiques d’austérité imposées par l’union européenne et mises en œuvre par les autorités grecques.
Étaient présents également et ont participé des représentants de : Fédération nationale des centres de santé, Syndicat national de l’enseignement supérieur-FSU, Solidaires, Syndicat national des chirurgiens-dentistes des centres de santé, Sud Santé-Sociaux, Union syndicale de la psychiatrie, Union syndicale des centres de santé, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Transform ! Europe, Ensemble, PCF.
Nous y avons fait le point sur les conséquences toujours plus dramatiques de ces politiques sur la santé, l’accès aux soins et la protection sociale avec la progression du chômage, de l’exclusion et des annonces sur une nouvelle baisse des pensions de retraite.
Lire la suite " Déclaration commune des collectifs solidaires avec le peuple grec" »
27 février 2016 à 16:37 dans Economie: sur la crise... et la dette, Europe, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2016-02-19-code-du-travail
Le patronat et Nicolas Sarkozy en rêvaient, MM. François Hollande et Manuel Valls l’ont fait : si, par hypothèse funeste, le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » (sic) devait voir le jour, le code du travail ressortirait en miettes. (Le texte complet peut être téléchargé par exemple sur le site de l’Ugict-CGT). « L’objectif, précise la ministre du travail Myriam El Khomri dans un entretien aux Echos (18 février 2016), est de s’adapter aux besoins des entreprises ». On s’en doutait un peu — encore qu’il s’agisse d’une étrange vision des entreprises, réduites à leurs seules sphères dirigeantes.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un projet et tout peut encore bouger. Le pouvoir excelle dans les manœuvres consistant à laisser fuiter les dispositions les plus folles pour ensuite accréditer l’idée que le pire a été évité. Ainsi il a laissé courir le bruit que les heures supplémentaires ne seraient plus rémunérées pour finalement décider un plancher obligatoire de 10 %. Tout le monde crie victoire alors que jusqu’à présent la norme était de 25 %, sauf quelques exceptions !
Roi de l’entourloupe, le président de la République assure ne pas toucher aux fondamentaux : contrat de travail à durée indéterminée qui reste la règle et la semaine de 35 heures qui demeure la norme légale. Mais il transforme ces deux principes en coquilles vides. Si les mots restent, la protection des salariés disparaît et avec elle l’égalité de traitement des citoyens devant la loi.
26 février 2016 à 11:27 dans Actualité, L'info que vous n'avez pas , Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)
24 février 2016 à 13:27 dans Ailleurs, Proche Orient, International, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)