17 décembre 2011 à 17:42 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette, Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
30 novembre 2011 à 17:25 dans Economie: sur la crise... et la dette | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
30 novembre 2011 à 12:33 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
20 novembre 2011 à 19:14 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette, Europe | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
http://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance-
Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côte japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses.
Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. A ceci près que la puissance publique qui était encore disponible pour ramasser les morceaux du premier accident sera par construction aux abonnés absents si le second vient à survenir – ce qu’il est en train de faire. Et l’on admirera au passage cet élégant jeu de chassés-croisés privé/public (le sinistre des banques sinistre les Etats qui menacent de (re)sinistrer les banques) et Etats-Unis/Europe (les subprime, par récession interposée, ruinent les Etats européens qui, par la crise des dettes publiques, ruineront en retour le système bancaire étasunien (juste après l’européen), soit métaphoriquement : Lehman-Grèce-Goldman – ou le charme absolu de la mondialisation et de ses interdépendances qui rapprochent les peuples (dans le même bac à mouscaille).
Il n’est même pas certain que la dégradation de la note étasunienne ait suffi à produire le dessillement complet, mais quitte à ce que cette « fin » prenne encore quelque temps, on dira peut-être plus tard qu’elle aura trouvé ici son commencement symbolique. Standard & Poor’s pourrait donc bien avoir eu raison, mais pas du tout pour les raisons qu’elle imagine – probablement même exactement opposées à celles qu’elle allègue, non d’ailleurs sans difficulté pour les rendre présentables. A l’image de sa mise sous surveillance négative d’avril 2011, alors suivie en bon ordre par ses consœurs Moody’s et Fitch, il y a beau temps que les agences, en matière de notation souveraine, ne font plus d’analyse financière, mais bien de la politique. Tout au long du printemps, il s’agissait de mettre les pouvoirs publics étasuniens sous pression pour forcer la passation d’un compromis budgétaire (coextensif au relèvement du plafond de la dette). Pour avoir été finalement obtenu, mais in extremis et dans les pires conditions possibles, le résultat du Budget Control Act signé le 2 août n’a pas l’heur de plaire à Standard. Certes, l’agence s’emmêle un peu les crayons et, dans une première version de sa note, majore la dette à dix ans de 2 trillions de dollars puis, constatant son erreur, la déclare en fait négligeable et procède dans une deuxième version à un renversement souverainement ad hoc de son argumentaire pour expliquer que le problème n’est pas tant dans les chiffres que dans la situation politique étasunienne… C’était en fait déjà la raison avancée dans la note de mise sous surveillance négative d’avril dont le fond tient génériquement que le dissensus démocratique est un problème – et en effet : on ne sait pas à l’avance ce qui va en sortir ! A la vérité, ça n’est pas tant qu’on ne sache pas qui inquiète la finance que la possibilité qu’il sorte autre chose que ce qu’elle désire – un programme fermement anti-finance de marchés s’annoncerait-il comme issue certaine du débat démocratique, il y a tout lieu de croire que la finance n’aimerait pas cette certitude-là.
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20 août 2011 à 18:01 dans A lire, Actualité, Economie: sur la crise... et la dette | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
14 août 2011 à 20:19 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Mercredi 1er septembre 2010
CRISE ET DETTE EN EUROPE :
10 FAUSSES EVIDENCES, 22 MESURES EN DEBAT POUR SORTIR DE
L’IMPASSE
Introduction
La reprise
économique mondiale, permise par une injection colossale de dépenses
publiques dans le circuit économique (des États-Unis à la Chine),
est fragile mais réelle. Un seul continent reste en retrait,
l’Europe. Retrouver le chemin de la croissance n’est plus sa
priorité politique. Elle s’est engagée dans une autre voie :
celle de la lutte contre les déficits publics.
Dans l’Union
Européenne, ces déficits sont certes élevés – 7% en moyenne en
2010 – mais bien moins que les 11% affichés par les États-Unis .
Alors que des États nord-américains au poids économique plus
important que la Grèce, la Californie par exemple, sont en
quasi-faillite, les marchés financiers ont décidé de spéculer sur
les dettes souveraines de pays européens, tout particulièrement
ceux du Sud. L’Europe est de fait prise dans son propre piège
institutionnel : les États doivent emprunter auprès
d’institutions financières privées qui obtiennent, elles, des
liquidités à bas prix de la Banque Centrale Européenne. Les
marchés ont donc la clé du financement des États. Dans ce cadre,
l’absence de solidarité européenne suscite la spéculation,
d’autant que les agences de notation jouent à accentuer la
défiance.
Il a fallu la dégradation, le 15 juin, de la note
de la Grèce par l’agence Moody’s, pour que les dirigeants
européens retrouvent le terme d’ « irrationalité »
qu’ils avaient tant employé au début de la crise des subprimes.
De même, on découvre maintenant que l’Espagne est bien plus
menacée par la fragilité de son modèle de croissance et de son
système bancaire que par son endettement public.
Pour
« rassurer les marchés », un Fonds de stabilisation de
l’euro a été improvisé, et des plans drastiques et bien souvent
aveugles de réduction des dépenses publiques ont été lancés à
travers l’Europe. Les fonctionnaires sont les premiers touchés, y
compris en France, où la hausse des cotisations retraites sera une
baisse déguisée de leur salaire. Le nombre de fonctionnaires
diminue partout, menaçant les services publics. Les prestations
sociales, des Pays-Bas au Portugal en passant par la France avec
l’actuelle réforme des retraites, sont en voie d’être gravement
amputées. Le chômage et la précarité de l’emploi se
développeront nécessairement dans les années à venir. Ces mesures
sont irresponsables d’un point de vue politique et social, et même
au strict plan économique.
Cette politique, qui a très
provisoirement calmé la spéculation, a déjà des conséquences
sociales très négatives dans de nombreux pays européens, tout
particulièrement sur la jeunesse, le monde du travail et les plus
fragiles. A terme elle attisera les tensions en Europe et menacera de
ce fait la construction européenne elle-même, qui est bien plus
qu’un projet économique. L’économie y est censée être au
service de la construction d’un continent démocratique, pacifié
et uni. Au lieu de cela, une forme de dictature des marchés s’impose
partout, et particulièrement aujourd’hui au Portugal, en Espagne
et en Grèce, trois pays qui étaient encore des dictatures au début
des années 1970, il y a à peine quarante ans.
Qu’on
l’interprète comme le désir de « rassurer les marchés »
de la part de gouvernants effrayés, ou bien comme un prétexte pour
imposer des choix dictés par l’idéologie, la soumission à cette
dictature n’est pas acceptable, tant elle a fait la preuve de son
inefficacité économique et de son potentiel destructif au plan
politique et social. Un véritable débat démocratique sur les choix
de politique économique doit donc être ouvert en France et en
Europe. La plupart des économistes qui interviennent dans le débat
public le font pour justifier ou rationaliser la soumission des
politiques aux exigences des marchés financiers.
Certes, les
pouvoirs publics ont dû partout improviser des plans de relance
keynésiens et même parfois nationaliser temporairement des banques.
Mais ils veulent refermer au plus vite cette parenthèse. Le logiciel
néolibéral est toujours le seul reconnu comme légitime, malgré
ses échecs patents. Fondé sur l’hypothèse d’efficience des
marchés financiers, il prône de réduire les dépenses publiques,
de privatiser les services publics, de flexibiliser le marché du
travail, de libéraliser le commerce, les services financiers et les
marchés de capitaux, d’accroître la concurrence en tous temps et
en tous lieux...
En tant qu’économistes, nous sommes
atterrés de voir que ces politiques sont toujours à l’ordre du
jour et que leurs fondements théoriques ne sont pas remis en cause.
Les arguments avancés depuis trente ans pour orienter les choix des
politiques économiques européennes sont pourtant mis en défaut par
les faits. La crise a mis à nu le caractère dogmatique et infondé
de la plupart des prétendues évidences répétées à satiété par
les décideurs et leurs conseillers. Qu’il s’agisse de
l’efficience et de la rationalité des marchés financiers, de la
nécessité de couper dans les dépenses pour réduire la dette
publique, ou de renforcer le « pacte de stabilité », il
faut interroger ces fausses évidences et montrer la pluralité des
choix possibles en matière de politique économique. D’autres
choix sont possibles et souhaitables, à condition d’abord de
desserrer l’étau imposé par l’industrie financière aux
politiques publiques.
Nous faisons ci-dessous une présentation
critique de dix postulats qui continuent à inspirer chaque jour les
décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les
cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites.
Il s’agit de fausses évidences qui inspirent des mesures injustes
et inefficaces, face auxquelles nous mettons en débat vingt-deux
contre-propositions. Chacune d’entre elles ne fait pas
nécessairement l’unanimité entre les signataires de ce texte,
mais elles devront être prises au sérieux si l’on veut sortir
l’Europe de l’impasse.
FAUSSE EVIDENCE N°1 : LES
MARCHES FINANCIERS SONT EFFICIENTS
Aujourd’hui, un
fait s’impose à tous les observateurs : le rôle primordial
que jouent les marchés financiers dans le fonctionnement de
l’économie. C’est là le résultat d’une longue évolution qui
a débuté à la fin des années soixante-dix. De quelque manière
qu’on la mesure, cette évolution marque une nette rupture, aussi
bien quantitative que qualitative, par rapport aux décennies
précédentes. Sous la pression des marchés financiers, la
régulation d’ensemble du capitalisme s’est transformée en
profondeur, donnant naissance à une forme inédite de capitalisme
que certains ont nommée « capitalisme patrimonial »,
« capitalisme financier » ou encore « capitalisme
néolibéral ».
Lire la suite "Manifeste d’économistes atterrés, à faire circuler pour signature" »
27 septembre 2010 à 10:10 dans Actualité, Economie: sur la crise... et la dette | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)