Le collectif unitaire 71 pour une alternative au libéralisme (Cual71) tient à dénoncer la politique, à la tête de l’Éducation nationale, de Xavier Darcos. Le ministre ne cesse de tromper l’opinion sur les résultats des élèves français en comparaison de ceux d’autres pays pour justifier ce qu’il appelle ses réformes, alors que son seul projet est la destruction du service public d’éducation en France. Sous prétexte de réduction des dépenses publiques, on abandonne l'ambition d'assurer à chaque élève le droit à une éducation gratuite qui lui permette de devenir un adulte et citoyen digne et responsable. Les inégalités ne peuvent que s'accroître au détriment des enfants des milieux populaires et le coût social engendré par cette politique sera incalculable si un mouvement de fond ne se lève pas pour s'y opposer.
Xavier Darcos reconnaît en privé que ses "réformes" ne sont qu’un habillage pour supprimer des postes par milliers. Ainsi, le but avoué de la diminution des heures d'enseignement – 2 heures en moins en primaire, soit l'équivalent de 3 semaines de classe sur l'année et des rythmes scolaires devenus particulièrement éprouvants ! – est de supprimer 3000 postes des Réseaux d'Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté (RASED) avant leur disparition totale. De même, le bac pro se fera en 3 ans au lieu de 4 actuellement. Qui peut prétendre que les élèves pourront y gagner ? Comment peut-on justifier pour la rentrée 2009 la poursuite des suppressions de postes dans le 1er et le 2nd degrés même quand le nombre d'élèves est en augmentation, et alors que, depuis des années le manque de titulaires remplaçants se fait toujours plus cruellement ressentir et que les classes surchargées se multiplient ? Quant à l'Ecole maternelle, spécificité française ayant fait ses preuves, il est prévu de la supprimer pour les enfants de moins de 3 ans, dans un premier temps, et les amis politiques du ministre réclament sa suppression pour les moins de 5 ans. Le pire est que les économies réalisées, si elles ne peuvent qu'avoir des effets catastrophiques, restent dérisoires en regard des sommes qui peuvent être débloquées du jour au lendemain pour le sauvetage des banques. Et les emplois détruits ne sont-ils pas, socialement parlant, des emplois éminemment utiles ?
Le gouvernement fait également disparaître la formation initiale des enseignants avec les IUFM, considérant sans doute que l'alternance, c'est-à-dire la corrélation entre la théorie et la pratique, pourtant si prisée par ailleurs, n'a pas d'utilité dans la formation d'un métier toujours plus difficile à exercer.
On pourrait évoquer quantité d'autres mesures qui, toutes, vont dans le même sens d'une régression sans précédent et d'un alignement sur des pays dans lesquels la même politique aboutit à un bilan négatif. On soulignera seulement que les "réformes" s'accompagnent – outre l'atteinte au droit de grève par le Service Minimum d'Accueil (SMA) pour empêcher les personnels de lutter contre la casse de l'Ecole – de la mise en place d'une surveillance quasi policière, les élèves eux-mêmes et leurs familles étant fichés depuis leur inscription en maternelle dans "base élèves", qui comporte des données mettant en danger les libertés individuelles et le droit à l'éducation des enfants étrangers.
Dans ce contexte, le CUAL-71 appelle les citoyens à se mobiliser pour la défense de l'Ecole publique au nom des valeurs républicaines qui la fondent.
(appel rédigé par la commission Éducation)
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.