http://www.appeldesappels.org/
Après les pétitions, place à l'action. Le 31 janvier, de 10 heures à 18 heures, les initiateurs d'une trentaine de pétitions telles que «Pas de 0 de conduite pour les enfants de trois ans», «Non à EDVIGE», «Sauvons la recherche» ou «Réseau éducation sans frontières» (voir la liste complète sous l'onglet Prolonger de cet article) se rassembleront au 104 de la rue d'Aubervilliers à Paris, pour déterminer l'ensemble les actions à mettre en œuvre pour alerter sur «les conséquences sociales désastreuses des réformes hâtivement mises en place ces derniers temps tant à l'université qu'à l'école, ou dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l'information et de la culture».
La convergence des multiples inquiétudes catégorielles réveillées à
la suite des réformes engagées ou annoncées de l'Education nationale,
l'audiovisuel public, la santé, la justice... commence à s'opérer.
Ce rassemblement est initié par Roland Gori, psychanalyste et
professeur de psychopathologie à l'université d'Aix-Marseille
(Bouches-du-Rhône) et Stefan Chedri, psychanalyste et enseignant à
l'université de Paris-IV.
Cette convergence se traduit d'ores et déjà par un texte commun, l'appel des appels, qui
n'entend pas seulement s'en prendre au travail du pouvoir en place,
mais plus largement critique l'«idéologie de "l'homme
économique"» au nom de laquelle
«le pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant
toujours plus les professionnels et les usagers aux lois "naturelles"
du marché».
Pour les pétitionnaires, elle est à l'œuvre – notamment et en vrac –
dans
les nouveaux programmes scolaires et l'aide personnalisée à l'école,
dans le statut de l'enseignant-chercheur et le démantèlement du CNRS,
dans la tarification à l'acte à l'hôpital, dans la remise en cause des
modalités de l'hospitalisation d'office en psychiatrie, etc. Et de
façon moins catégorielle, on la retrouve aussi dans le dépistage
précoce des "troubles du comportement" chez l'enfant. Pour Roland Gori,
les divers dispositifs visent à «l'apprentissage à la servitude
volontaire».
Ce rassemblement, auquel un certain nombre d'artistes
et d'intellectuels se sont d'ores et déjà associés, n'est pas sans
rappeler l'appel à
la désobéissance civile,
initié en février 1997 par 66 cinéastes et professionnels de
l'audiovisuel en faveur des sans-papiers et qui, fort de dizaines de
milliers de signatures, a contraint le gouvernement à retirer le projet de loi Debré
sur l'entrée et le séjour des étrangers.
Ou encore l'appel
contre la guerre à l'intelligence, initié en février 2004 par les
Inrockuptibles (et Nicolas Demorand), qui entendait lui aussi
fédérer «tous ces secteurs du savoir, de la recherche, de la
pensée, du lien social, producteurs de connaissance et de débat public»
contre «les attaques massives révélatrices d’un nouvel
anti-intellectualisme d’Etat». (Remarquez ci-contre, qu'à cette
époque, la Une des inrocks était partagée avec Carla Bruni...)
Ce rassemblement interviendra en tout cas au lendemain de la soirée
pour la
liberté de l'information organisée le 30 janvier au théâtre du
Châtelet, à Paris, à l'initiative de six titres de presse: Mediapart, Le
Nouvel Observateur, Marianne, Charlie Hebdo, Rue 89 et Les
Inrockuptibles.
Et deux jours après la manifestation du 29 janvier où les organisations
syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA se
mobiliseront pour que les salariés, les demandeurs d’emploi et les
retraités ne restent les premières victimes d'une crise «dont ils
ne sont en rien responsables». Le gouvernement peut donc se
préparer à une fin de mois difficile.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.