"''Monsieur le Maire Depuis un mois, l'Agence Régionale Hospitalière (ARH) accélère la mise en place du Groupement de Coopération Sanitaire (GCS). Il y a une réelle volonté de ne pas tenir compte des appréciations négatives formulées par la population, notamment du bassin minier (8 000 signatures et 3 000 manifestants) L'ARH tente de jouer sur le levier de la division et de la mise en concurrence des territoires. Le jeu de dupe peut-être tentant et peut masquer quelques perspectives dangereuses. Pour le collectif unitaire Creusot-Montceau, l'ARH a en effet engagé, avec tous les territoires concernés, une démarche perdant/perdant.
D'abord par l'exigence scandaleuse de l'État d'obliger le GCS à retourner à l'équilibre financier en apurant le passif de 30 M€ de déficits cumulés depuis plus de dix ans (déficits consécutifs aux sous-dotations permanentes des budgets) Une telle obligation conduira à la suppression de services de soins et à celle de nombreux emplois dans les deux centres hospitaliers. Pour autant ces solutions n'empêcheront pas le déficit de se creuser et seront utilisées comme argument contre l'avenir même des deux centres hospitaliers. A cet égard, le Schéma Régional de l'Organisation Sanitaire prévoit le maintien d'un seul centre de Médecine Chirurgie Obstétrique (celui de Chalon) pour tout le territoire Nord de la Saône-et-Loire. On peut craindre même que tout comme en Côte d'Or, ne subsiste à terme qu'un seul centre pour tout le département!
Ensuite nous ne croyons pas au projet de construction d'un nouveau centre hospitalier dans la CCM. Nous pensons que l'État fait semblant de s'y engager lorsqu'il annonce qu'il pourrait participer pour moitié à son investissement laissant plus de 100 M€ à charge du GCS. Comment le GCS pourrait-il tout à la fois réduire le déficit, dégager les financements nécessaires et régler les frais financiers des intérêts d'emprunts? Il y a un vrai risque de voir les deux centres hospitaliers engager une course contre la montre perdue d'avance, détruisant chaque jour un peu plus la qualité des soins, les services offerts et les emplois correspondants.
A cet égard nous voulons attirer votre attention sur les résultats de cette stratégie de casse du service public hospitalier en France : c'est l'accroissement constant et outrancier du secteur privé. Par exemple, les cliniques privées qui dépendent de la Générale de Santé sont passées de 65 établissements en 1993 à 206 établissements en 2007. Ceux-ci ne connaissent pas de problèmes de recrutements et annoncent sur leur site, 5 235 praticiens, 6 580 infirmiers et 3 800 aides-soignants!...Dans le même temps leurs actionnaires se sont partagés 420M€ de dividendes début 2008! Ce miracle ne tient pas à une éventuelle bonne gestion: il tient à l'utilisation forcenée de la tarification à l'activité, à l'abandon de toute démarche de proximité ainsi qu'au rejet vers le secteur public, des pathologies longues.
Au contraire de ces choix qui ne correspondent pas à la demande sociale, nous pensons que la solution réside dans la réponse aux besoins de soins, de proximité et de qualité de vie de la population. Bien sûr il faut apporter les moyens financiers nécessaires au développement des deux centres hospitaliers. C'est un choix de société qui ne passe pas par la Bourse, mais bien par la prise en compte des besoins des patients, des habitants et des personnels. C'est aussi une démarche qui s'inscrit dans les logiques du développement durable en décidant de mettre en valeur les investissements passés pour en faire profiter les générations futures. C'est aussi, refusant la désertification de nos bassins de vie, le choix du développement local et de l'aménagement responsable du territoire.
C'est pour cela que le collectif a arrêté la plate-forme revendicative suivante: Maintien et développement des deux centres hospitaliers de proximité de la C.C.M., utiles à près de 150 000 personnes. Annulation des déficits artificiellement provoqués par des sous-dotations budgétaires annuelles qui sévissent depuis plus de dix ans durant. Attribution à chacun d'eux d'un budget annuel calculé sur la base de leurs besoins de soins exprimés concrètement par le nombre de patients effectivement traités et pour la modernisation de leurs installations, équipements en matériels et recrutement du personnel nécessaire au bon fonctionnement, à l'accueil et à l'écoute des patients et des familles.
Pour en discuter avec vous, nous sollicitons, Monsieur le Maire, une rencontre dans les délais les meilleurs,
Au nom du collectif, nous vous prions de croire, Monsieur le Maire en l'assurance de notre considération
Maurice GAGNARD – Président de l'Association des Usagers de l'Hôpital
Bernard COIS- Conseiller Municipal de Saint-Vallier''"
Collectif pour le maintien et l’amélioration des activités des Centres Hospitaliers de Montceau-les-Mines et du Creusot: AECL, Liste Montceau Autrement, CUAL 71, Association des Usagers des Hôpitaux, Section PCF Saint-Vallier et Montceau, Bébé Plaisirs, Retraités CGT Bassin Minier, POI, UL CGT, ARAC, NPA, Action Solidarité Rurale
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