Les plans sociaux, les fermetures d’entreprises se multiplient. La crise du capitalisme et la crise écologique s’accentuent. La droite et N. Sarkozy appliquent à marche forcée leur projet.
Loin d’être anesthésiés, des millions de citoyens se mobilisent avec le soutien d'une grande majorité de la population et des salariés. Les luttes sociales s’amplifient, elles sont déterminées et de plus en plus exigeantes, elles expriment des attentes fortes mais se heurtent au refus du gouvernement de changer de politique, et à l’absence d’alternative politique. La question de la portée politique des mouvements et de leur efficacité est donc posée à tous.
Nous faisons l’hypothèse qu’en se fédérant, qu’en faisant force commune, tout en permettant à chacun, chacune de conserver son identité, militants, forces et mouvements pourraient peser pour résister, construire un nouveau projet alternatif de gauche, l'emporter sur les solutions d'adaptation de la social-démocratie.
Avec la Fédération, l’ACU poursuit l’objectif de concrétiser cette nouvelle forme de rassemblement, y compris à l’occasion des échéances électorales. La Fédération ne préfigure pas, selon nous, un parti sur le mode classique mais un ensemble dont la cohérence repose sur la pluralité des cultures politiques qui continuent à se cotoyer et à se confronter en son sein. Une nouvelle efficacité qui implique le plus large éventail social est à cette condition. Nous ne considérons pas la Fédération comme un processus achevé.
Concernant l’élection des députés européens, nous constatons que la gauche risque d’être une nouvelle fois éparpillée, cette fois entre le NPA et le Front de Gauche, tandis que des écologistes participent à la liste Europe Ecologie. Certains posent des préalables « anti-unitaires » , d’autres ont une conception étroite et uniquement partidaire du rassemblement , d’autres considèrent que les différences d’appréciation sur le Traité de Lisbonne ne structurent pas de véritables divergences concernant la nature de l’alternative à construire.
Les communistes unitaires proposent que la Fédération continue d’intervenir et de construire avec tous les intéressés des initiatives publiques en faveur de la convergence de toutes les composantes de la gauche de transformation sociale jusqu’au dépôt des listes pour les Européennes. C’est en effet la seule stratégie possible pour battre l’orientation libérale de l’Union Européenne et réfuter la fausse alternative sociale-libérale. Le poids global des forces de transformation sociale et écologique, dites de la gauche radicale, peut être une nouvelle donne en appui à l'unité du mouvement social.
Cependant faire bouger les lignes nécessite d’inclure le fait électoral dans une démarche plus vaste, avec une stratégie qui modifie les conditions de construction de l’alternative, qui favorise l’appropriation de la politique par chacun et qui transforme les pratiques politiques, sous peine d’être confrontés aux mêmes difficultés lors des prochaines échéances.
Comment faire pour que chacun, d’où qu’il parle, d’où qu’il agisse, prenne à bras le corps et collectivement la question du changement de société?
C’est le plus gros chantier à travailler en le déclinant à partir des questions pointées comme essentielles au sein de l’ACU et au sein de la Fédération : actions immédiates et stratégie (dépassement du capitalisme, rapport mouvement social et politique, rapport aux institutions, forme du rassemblement…), questions transversales ((travail, territoires, démocratie, mode de développement, culture, international…). Par exemple, n’est-il pas possible de prendre appui sur ce qui émerge comme dénonciations de la part des mouvements pour impulser des débats sur qui doit maitriser les flux financiers des entreprises? N’y a-t-il pas là une piste pour que les luttes investissent concrètement le champ de l’organisation de la société et pour organiser des séances de travail avec les élus qui participent à l'ACU?
Les communistes unitaires contribueront dans les semaines qui viennent à créer les conditions partout où c’est possible d’associer le maximum de citoyens et de forces pour travailler collectivement les réponses à apporter à la crise du capitalisme, pour élaborer une alternative politique et se donner les moyens de faire force politique ensemble. Ils proposent que la Fédération organise des initiatives publiques avec le mouvement social en cours.
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