ttps://www.mediapart.fr/journal/france/130117/les-aventures-offshore-de-bernard-laporte-nouveau-patron-du-rugby-francais
- Mediapart.fr
Pendant des années, l’ancien secrétaire d’État et nouveau président de la fédération française de rugby a vendu des équipements confectionnés en Inde. Actionnaire de la société Be Rug Be, il s’est lié à un investisseur étranger mystérieux pour s’ouvrir à l’international par le biais d’une holding luxembourgeoise ayant des ramifications au Panama, aux îles Vierges britanniques ou encore à Belize. Que des paradis fiscaux…
Les montages offshore ne sont pas que l’apanage du monde du football. Avec un savoir-faire qui n’a rien à envier à celui des stars du ballon rond impliquées dans les Football Leaks, l’ancien secrétaire d’État de François Fillon et tout nouveau patron du rugby français, Bernard Laporte, a été au cœur de montages commerciaux sophistiqués passant par les plus grands paradis fiscaux de la planète, selon des documents et témoignages obtenus par Mediapart.
L’ancien sélectionneur de l’équipe de France – qui a été élu à la présidence de la fédération le 3 décembre dernier – a longtemps dirigé avec deux associés la société française Be Rug Be, spécialisée dans la vente de ballons et vêtements de sport. Or, quand cette entreprise a cherché à se développer en 2003, Bernard Laporte n’a rien trouvé de mieux que de s’associer au Luxembourg avec un mystérieux investisseur, dont il dit aujourd’hui ne connaître que le nom de l’avocat… Les fonds de ce Monsieur X provenaient, quant à eux, du Panama, des îles Vierges britanniques et du micro-État de Belize.
Les sociétés ont depuis été dissoutes dans des conditions floues. Interrogé par Mediapart, Bernard Laporte nie toute évasion fiscale, livrant à l’inverse le récit d’un échec commercial un brin “pieds nickelés” et laissant entrevoir une légèreté inquiétante pour le taulier d’une fédération qui gère un budget de 110 millions d’euros.
Les affaires se présentaient pourtant sous les meilleurs auspices voilà vingt ans. En 1998, Bernard Laporte, ancien agent de France Télécom et demi de mêlée de Bègles (jusqu’en 1993) devenu entraîneur émérite du Stade Français (1995-99), puis sélectionneur de l’équipe de France (1999-2007), est aussi un businessman multi-cartes. Il a notamment lancé la marque Be Rug Be avec plusieurs amis du sérail, dont Diego Dominguez, ouvreur italo-argentin génial, ou l’ancienne gloire du XV de France Philippe Sella.
Le premier est considéré comme un « frère » par Laporte, qui l’a détecté, entraîné et propulsé sur le devant de la scène internationale au Stade Français. De cette expérience est née une amitié profonde, emblématique de ces relations quasi indéfectibles qui unissent parfois joueurs et entraîneurs. En 2004, tandis que Dominguez raccroche les crampons, Laporte le coopte dans le staff de l’équipe de France, pour prodiguer des conseils sur le jeu au pied. Une décennie plus tard, Laporte pousse encore son ami à sa succession au poste de manager du RC Toulon en le soutenant publiquement. « C’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé main dans la main y compris en dehors du rugby. On a toujours eu énormément confiance l’un en l’autre », déclare-t-il publiquement.
La relation du nouveau président de la fédération avec Philippe Sella est d’une intensité similaire. En 1999, Laporte rêve de faire de l’ancien international, 111 sélections chez les Bleus, son adjoint dans le staff de l’équipe de France. L’opération échoue, mais Laporte continue à animer séminaires et conférences pour Sella Communication, la société de gestion de son ami, qui incarne en même temps « l’âme de Be Rug Be ».
Une quatrième personne est au centre du dispositif : Prosper « Cooper » Halimi, un passionné du ballon ovale spécialisé dans le textile en Inde qui apporte son savoir-faire à un projet promis au succès. Et un ami de Laporte, qui connaît le métier, là où ses compères ont surtout un entregent, qui permet à la PME de rapidement pénétrer le marché.
Les ballons fabriqués en Inde, promus par le sélectionneur du XV de France et officiellement “testés” par Dominguez irriguent les clubs professionnels et le monde amateur. « 226 000 exemplaires » vendus en 2001, annonce alors un article des Échos, une année au cours de laquelle Be Rug Be revendique des contrats avec « 9 % des clubs affiliés à la FFR ». Trois ans à peine après son lancement, sa croissance bouscule les acteurs traditionnels du secteur, dont la célèbre marque Gilbert. Be Rug Be rêve alors de conquérir le monde. Diego Dominguez, star italienne née à Cordoba en Argentine, s’apprête à lancer une filiale dans son pays natal en avril 2005. Et des projets phosphorent en Espagne, en Italie, au pays de Galles, ou en Australie, selon Cooper Halimi.
En 2003, la prometteuse start-up française s’associe à un étrange investisseur qui promet de la faire changer de dimension. Le 30 septembre, Bernard Laporte, qui vient d’emmener l’équipe de France en demi-finale de la coupe du monde une semaine avant, fonde au Luxembourg l’entreprise Becom International SA, en compagnie de Diego Dominguez et de Cooper Halimi. Chacun détient 105 parts (équivalant à 5 250 euros) d’une société majoritairement détenue par une mystérieuse holding, BE Holdings, créée à la même période et propriétaire de 55 % du capital.
« On a perdu de l’argent avec cette histoire »
Impossible de savoir, pourtant, qui se cache derrière BE Holdings. « Il s’agit d’un investisseur qui souhaitait développer la marque et d’autres licences », assure dans un premier temps Cooper Halimi. Quel est le nom de cet associé ? Silence. Bernard Laporte et Cooper Halimi disent aujourd’hui ne connaître que son représentant : Gabriele Bartolucci, un « avocat d’affaires » établi au Luxembourg. Cet administrateur de sociétés dans le Grand-Duché aurait été présenté à Laporte et Halimi par Dominguez, après avoir joué les intermédiaires pour le compte de Claudio Grotto, le patron de la marque Gas Jeans, qui deviendra sponsor italien du Stade Français.
Le mystère sur l’identité du financier étonne d’autant plus que Be Holdings est elle-même la propriété de deux autres entreprises nichées dans des paradis fiscaux : la société de droit de Belize Darwin Strategies LTD et la holding panaméenne Akampa International S.A. Histoire de complexifier un peu plus le montage, la première (Darwin) est l’une des administratrices de la seconde (Akampa), en compagnie d’une troisième société offshore, Himley Holdings Corp., domiciliée aux îles Vierges britanniques. Fondée par Jose Guillermo Gonzalez Alvarez et Eugenio Ruiz – des prêtes-noms –, Akampa est en réalité dirigée par l’avocat luxembourgeois Joe Lemmer, spécialisé dans la domiciliation d’entreprise. Son secrétariat refuse d’en dire plus sur le(s) réel(s) bénéficiaire(s) des sociétés offshore : « Pas d’information à ce sujet. »
À son sujet, Bernard Laporte et Cooper Halimi souffrent à nouveau d’amnésie : « Joe Lemmer, est-ce qu’on le connaît ? Honnêtement, on ne sait pas. » Étonnant : l’avocat est pourtant un de leurs administrateurs dans Becom International SA. Joe Lemmer les représente aussi dans une autre entreprise – française celle-là : Global Sports Marketing (GSM), qui a vu le jour à Paris le 21 septembre 2004. Son objet : miser sur le développement du rugby en Espagne pour investir le marché, expose Cooper Halimi. Charge à Dominguez de faire venir des Argentins qui, une fois naturalisés, élèveraient le niveau et la compétitivité du rugby local. Et un nouveau marché d’équipement en ballons à la clé…Mais le montage utilisé pour l’opération interpelle une nouvelle fois par sa complexité. À sa création, Global Sports Marketing a pour actionnaires Becom International SA, la boîte luxembourgeoise de Laporte, Halimi, Dominguez et de l’investisseur inconnu, ainsi qu’une autre entreprise étrangère : Helindor S.A, domiciliée dans une zone franche en Uruguay. « Je ne sais pas qui sont les ayants droit de cette société, mais Diego Chorny [un homme d’affaires à l’initiative du projet de développement du rugby espagnol – ndlr] était de nationalité uruguayenne », suggère Cooper Halimi.
Le Luxembourg, le Panama, les îles Vierges britanniques, Belize, une zone franche en Uruguay… les soupçons d’évasion fiscale sont pourtant balayés par Laporte et Halimi. « C’est Bartolucci [l’avocat] qui nous a amenés là-bas », expliquent les deux hommes de concert. « Il nous dit que fiscalement, c’est plus intéressant et qu’il vit là-bas, qu’il veut qu’on se domicilie là-bas. Il n’y a pas d’interdiction de monter des sociétés au Luxembourg, donc pourquoi pas ? », réagit Laporte. Il assure que sa participation à Becom « a été déclarée à [s]on entrée au gouvernement [en 2007] » et présente le détail de sa déclaration d’ISF en 2007 pour prouver sa bonne foi. Et les dividendes, ont-ils été déclarés en France ? La question n’a même pas lieu d’être : « Il n’y en a pas eu, sourit Laporte, on a perdu de l’argent avec cette histoire. »
Le rugby espagnol ne s’est finalement pas invité à la table des VI Nations. Et l’entreprise Be Rug Be (qui a depuis été cédée à l'entreprise Unistade il y a un peu plus d'un an, et continue son activité sans lien avec ses fondateurs) n’a jamais été à la hauteur de ses espoirs. Après Sella au début de l’aventure, Laporte et Dominguez finissent par se retirer du projet en 2008. « On avait tous des activités respectives et cette société, on ne s’en est occupés que quand on avait le temps », regrette Cooper Halimi. Comme preuve de bonne foi, il montre ses courriers à Be Holdings, l’actionnaire majoritaire de Be Rug Be aux connexions offshore, réclamant le paiement de la seconde tranche de l’acquisition de la marque, après un premier versement de 20 000 euros. « J’ai donc fini par leur adresser un courrier recommandé en 2008 pour rendre la vente caduque », conclut-il.
Cependant, au Luxembourg, Becom International a malgré tout continué d’exister pendant plusieurs années encore, déposant bilans annuels et nommant de nouveaux administrateurs pendant six ans, avant que soit enfin liquidée l’entreprise. L’acte de dissolution n’est en fait intervenu que le 26 février 2014, en même temps que Be Holdings SA. Soit deux mois à peine avant que Laporte annonce publiquement sa candidature à la présidence de la Fédération.
À quoi ont pu servir ces deux sociétés jusqu’à cette date ? À rien, assurent Laporte et Halimi, qui déclarent même ne pas avoir participé à la liquidation de leur entreprise. Les documents consultés par Mediapart sont pourtant formels et démontrent le contraire. Le 19 décembre 2013, à 13 heures, ce sont bien les représentants de 85 % du capital de Becom qui ont scellé la fin de l’aventure. Soit l’actionnaire majoritaire et deux membres du trio Laporte-Dominguez-Halimi. Ce dernier assure n'avoir jamais rien signé. Après plusieurs relances, Bernard Laporte finit par lâcher, incertain, qu’il « est possible que Diego [Dominguez] m’ait donné à signer un pouvoir pour dissoudre la société. Mais honnêtement, je n’en ai aucun souvenir… ».
Contactée par téléphone, la fiduciaire Manaco, chargée d’administrer la société depuis le Grand-Duché, rappelle comme une évidence qu’elle n’a pas pour habitude de liquider une entreprise sans l’accord de ses actionnaires. Contacté également, Diego Dominguez n'a pas retourné nos appels.
D'autres affaires qui ont par le passé intrigué le fisc et la justice
Le nouveau président de la FFR n’est pourtant pas un bleu en affaire. Casinos, restauration, immobilier : ses investissements ont déjà beaucoup fait parler d’eux à l’occasion de son entrée au gouvernement.
En mars 2007, celui qui s’apprête alors à rejoindre l’équipe de François Fillon est visé par une plainte pour « favoritisme » et « tentative d'extorsion de capital », déposée par la femme d’affaires Frédérique Ruggieri. Cette dernière, propriétaire du casino de Gujan-Mestras près d’Arcachon, accuse Laporte de lui avoir proposé, au cours de l'été 2005, de faire accélérer les démarches d'ouverture de son établissement en échange de 50 % des parts du casino.
L’ancien sélectionneur du XV de France, qui a déjà investi dans plusieurs casinos dont celui de Saint-Julien-en-Genevois (ex-Partouche) en 2006, dément mollement en expliquant avoir formulé cette proposition (10 % des parts au lieu des 50 % dénoncés par Ruggieri) sur le ton de la blague. La plainte de la propriétaire du casino, qui verra tout de même la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) perquisitionner le ministère de l’intérieur, sera classée sans suite en mars 2008 par le procureur de Paris Jean-Claude Marin.
Une seconde plainte, pour « infraction au code électoral », en Gironde celle-là, connaîtra le même sort. Durant l'entre-deux-tours des élections législatives de 2007, un tract de quatre pages mettant en cause le candidat socialiste François Deluga, président socialiste de la Cubas (communauté urbaine) et signé de la société immobilière Socatest, est diffusé dans la circonscription d’Arcachon.
La raison de cette lettre : le refus des autorités locales de délivrer un permis de construire pour un projet immobilier sur un terrain racheté au groupe Partouche par la Socatest, dans laquelle Bernard Laporte est alors associé avec un promoteur, Didier Demonchy. Au lendemain de la plainte du candidat socialiste, Didier Demonchy s’empressera de nier toute manœuvre électorale et de dédouaner son co-actionnaire bientôt ministre : « Je suis apolitique et je ne me suis pas concerté avec Bernard Laporte pour diffuser ces quatre pages. »
C'est aussi “à l'insu de son plein gré”, à en croire son avocat de l'époque Me Versini-Campinchi, que l'actionnaire Laporte a été au cœur d'une troisième plainte déposée en 2009 pour abus de confiance. Cette année-là, une soixantaine de personnes ayant acquis des appartements auprès de la société civile immobilière (SCI) Les Hauts du Sancy se retournent contre cette dernière après l'abandon en cours de construction de deux immeubles dans la station de ski de Super-Besse (Puy-de-Dôme).
Les plaignants s'étaient rendu compte que la SCI était exsangue après avoir notamment versé sans contrepartie plus d'un million d'euros à la société LTB, chargée d'organiser la location des appartements pendant neuf ans, dans le cadre d'une défiscalisation et dont l'ancien secrétaire d'État était un des associés. À l'époque, l'un de ses avocats Me Jean-Pierre Versini-Campinchi avait assuré au JDD que son client « était simplement actionnaire dormant dans la société LTB » : « S’il y a eu des malversations, alors il est victime des agissements du dirigeant de cette société. »
Les services de Bercy ont enfin tiqué sur certaines activités du rugbyman. En 2006, une enquête fiscale sur la vingtaine de sociétés dans lesquelles Bernard Laporte figurait alors comme associé donne lieu à plusieurs perquisitions, révèle en 2007 L’Équipe Magazine, citant un rapport de la direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) sur une cascade d’infractions.
Les enquêteurs, notamment intrigués par le fonctionnement de la chaîne de restauration Olé Bodéga, font alors état de « présomptions de détournements d’actifs, dissimulations de recettes d’établissements, majoration artificielle des charges, double comptabilité, travail au noir ». Ils auraient aussi découvert à cette occasion un système de fausses factures ainsi que des « opérations comptables susceptibles de constituer des infractions pénales, d’abus de biens sociaux, faux en écriture de commerce ».
[[lire_aussi]]
Autre élément troublant, à l’occasion de l’enquête de 2006, le fisc aurait aussi trouvé la trace d'investissements du couple Laporte dans le paradis fiscal de Saint-Martin, aux Antilles, pour un montant deux fois supérieur à leurs revenus déclarés en France. Les faits incriminés, remontant à 2004, étant soumis à une prescription de 3 ans, cette procédure s’est éteinte d’elle-même le 31 décembre 2007.
Dix ans plus tard, le nouveau patron du rugby français se plaît d’ailleurs à rappeler qu’il « n’a jamais rien eu fiscalement ». Régulièrement pris en étau entre ses casquettes sportives, politiques et affairistes, le nouveau patron de la FFR continue aujourd’hui aussi à assumer ce mélange des genres risqué de l’époque : « [En 2007], je vois le président et je lui dis : “Je suis dans les casinos, qu’est-ce que je fais ? Parce que moi s’il faut vendre mes parts, j’entre pas [au gouvernement]. C’est mon avenir, donc c’est gentil ta plaisanterie mais ça va durer deux ans, trois ans, mais pas toute la vie. »
Il faut désormais espérer que la fédération de rugby ne bénéficie pas, aux yeux de Laporte (qui a finalement renoncé à son émission de radio sur RMC et n’est pas rémunéré comme président de la FFR), du même statut de « plaisanterie » que son maroquin ministériel d’alors.
Prolonger
Le site d’information Mediapart a publié le 13 janvier 2017 un article signé par Antton Rouget et Stéphane Alliès et intitulé « Les aventures offshore de Bernard Laporte » me mettant en cause et justifiant l’exercice du présent droit de réponse suivant :
« Bien que Monsieur Halimi qui a été mon associé et moi-même avons accepté de répondre à vos questions, vous avez mis en ligne ce 13 janvier un article intitulé « Les aventures offshore de Bernard Laporte » qui non seulement est très inutilement blessant mais fait peser sur moi des soupçons de fraude fiscale.
Pour faire bonne mesure, vous avez considéré devoir rappeler à vos lecteurs des sujets vieux de plus de 15 ans qui avaient fait l’objet en 2007 lorsque j’étais secrétaire d’Etat aux Sports de médiatisation, ceci alors même qu’aucun de ces sujets n’a jamais conduit à ma mise en cause judiciaire et alors encore que ces sujets n’ont aucun rapport avec l’enquête supposée être l’objet de votre article mis en ligne.
Cela précisé, je tiens à ce que vos lecteurs sachent :
- Qu’associé minoritaire dans Be Rug Be, société française distributrice de ballons de rugby et de produits textiles, je n’ai jamais exercé aucun mandat social et aucune fonction de dirigeant.
- Qu’en 2003, notre ami Diego Dominguez nous a présenté un avocat luxembourgeois mandataire très officiel des intérêts d’un groupe financier pouvant aider au développement international de Be Rug Be, ce qui a conduit à la constitution d’une société luxembourgeoise Becom International SA, elle-même actionnaire minoritaire d’une société luxembourgeoise BE Holdings SA. Je n’avais dans Becom International SA qu’une participation très minoritaire.
- Que l’ayant droit économique de l’actionnaire majoritaire est resté « anonyme » parce qu’encore aujourd’hui la législation du Luxembourg – qui n’est pas un « paradis fiscal » - permet cet anonymat comme elle permet la détention d’actions au porteur et les sociétés que vous avez citées : Darwin Strategies LTD et Akampa International S.A., dont je n’ai appris les noms que par votre journaliste, sont, comme on peut le supposer, des sociétés détentrices de l’actionnaire majoritaire de Be Holding SA ou affiliées à cet associé.
- Ainsi, Messieurs Halimi, Dominguez et moi sommes restés complètement étrangers à des structures « offshore » ; laisser penser le contraire est désolant et écrire que « Bernard Laporte a été au cœur de montages commerciaux sophistiqués passant par les plus grands paradis fiscaux de la planète » est une totale contre-vérité !
- Be Holdings SA, Becom International et Global Sports Marketing (2004), n’ont jamais eu la moindre activité et n’ont pu jamais dégager le moindre profit imposable. Elles entrent dans la grande cohorte des entreprises qui avortent mais en tout cas, je n’y ai jamais eu la moindre fonction dirigeante.
- Dernier point, vous avez ironisé sur le fait que 12 ans après la création de ces sociétés, je n’avais plus le souvenir de Monsieur « Joe Lemmer », une recherche sur Google m’a permis de constater que cet avocat à la Cour du Luxembourg – toujours en exercice – est Président d’honneur de l’Union des Avocats Européens ce qui me paraît un gage d’honorabilité.
Je vous prie de croire à l’assurance de mes salutations distinguées. »
Bernard LAPORTE
Boite Noire
Nous nous sommes entretenus avec Cooper Halimi et Bernard Laporte lundi 9 janvier, pendant une heure dans un café parisien. L’entretien a été enregistré.
Ces derniers ont dans un premier temps nié avoir investi dans Global Sports Marketing par le biais de la société luxembourgeoise Becom International SA avant de « tomber des nues » à la lecture des documents que nous leur avons présentés. Leurs explications ont été complétées par mail mardi 10 janvier.
Diego Dominguez a été sollicité jeudi 12 janvier et des questions lui ont été envoyées par SMS, mais il n’a pas retourné nos appels.
Le secrétariat de Joe Lemmer a été contacté mardi 10 janvier, tout comme la fiduciaire Manaco.
La société Be Rug Be existe encore, mais n'a plus aucun lien avec ses fondateurs.
Mise à jour du mardi 17 janvier: Bernard Laporte nous a adressé le 16 janvier en début de soirée un droit de réponse, lisible sous l'onglet Prolonger, et accessible également de façon autonome (ici).
Commentaires