Pendant des années, l’ancien secrétaire d’État et nouveau président de la fédération française de rugby a vendu des équipements confectionnés en Inde. Actionnaire de la société Be Rug Be, il s’est lié à un investisseur étranger mystérieux pour s’ouvrir à l’international par le biais d’une holding luxembourgeoise ayant des ramifications au Panama, aux îles Vierges britanniques ou encore à Belize. Que des paradis fiscaux…
Les montages offshore ne sont pas que l’apanage du monde du football. Avec un savoir-faire qui n’a rien à envier à celui des stars du ballon rond impliquées dans les Football Leaks, l’ancien secrétaire d’État de François Fillon et tout nouveau patron du rugby français, Bernard Laporte, a été au cœur de montages commerciaux sophistiqués passant par les plus grands paradis fiscaux de la planète, selon des documents et témoignages obtenus par Mediapart.
L’ancien sélectionneur de l’équipe de France – qui a été élu à la présidence de la fédération le 3 décembre dernier – a longtemps dirigé avec deux associés la société française Be Rug Be, spécialisée dans la vente de ballons et vêtements de sport. Or, quand cette entreprise a cherché à se développer en 2003, Bernard Laporte n’a rien trouvé de mieux que de s’associer au Luxembourg avec un mystérieux investisseur, dont il dit aujourd’hui ne connaître que le nom de l’avocat… Les fonds de ce Monsieur X provenaient, quant à eux, du Panama, des îles Vierges britanniques et du micro-État de Belize.