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“Les objets culturels ne peuvent pas être des objets de consommation”

http://www.as-editions.com/2015/09/01/bernard-stiegler/

 

Focus » Rencontres » Bernard Stiegler

Bernard Stiegler

Publié le 01/09/2015 dans Rencontres par François Delotte

 

Pour Bernard Stiegler, l’hyperconsommation a changé le rapport que nous entretenons avec l’art et la culture en remplaçant le désir par la pulsion. Le philosophe estime qu’il faut se saisir d’urgence des nouvelles technologies pour réinventer la figure de l’amateur. Mais aussi pour soutenir le développement d’une économie de la contribution basée sur la coopération et le partage des savoirs.

Une tâche à laquelle il s’attelle concrètement en tant que directeur de l’IRI (Institut de Recherche et d’Innovation) qu’il a créé en 2006 au sein du Centre Georges Pompidou, mais aussi via l’association Ars Industrialis, association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit.

A01-01-stiegler-e_pineuilAS : Vous expliquez que le capitalisme contemporain est destructeur. Pour quelles raisons ce dernier serait-il plus délétère que le capitalisme du XIXe siècle, par exemple ?

Bernard Stiegler : Je ne dis pas que le capitalisme est plus mauvais aujourd’hui, je dis qu’il est plus destructeur. Mais il faut rappeler ce qu’est le capitalisme. Cela a été très bien montré par Marx : le travail est constitué par la mesure du temps. Le capitalisme repose avant tout sur une mesure, un calcul. Cela a conduit, au XIXe siècle, à prolétariser les travailleurs manuels, c’est-à-dire à transformer leurs savoirs en procédures implantées dans les machines. Ils ne sont alors plus des travailleurs mais des serviteurs des machines venues les doubler. Le capitalisme, au XXe siècle, a transformé les modes de vie à travers les industries culturelles en faisant à peu près ce qui s’était passé dans les usines au XIXe siècle : le capitalisme transformait le travail des ouvriers en procédures de prolétaires. Un ouvrier est quelqu’un qui développe un savoir-faire et une singularité dans la réalité sociale et spatiale.

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17 février 2016 à 19:45 dans Actualité, Expériences pour l'avenir, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Une maison de retraite coopérative et écologique pour que « les vieux » ne deviennent pas « des marchandises »

http://www.bastamag.net/Dans-la-banlieue-lyonnaise-un-habitat-cooperatif-pour-vivre-au-mieux-la

http://www.bastamag.net/Dans-la-banlieue-lyonnaise-un-habitat-cooperatif-pour-vivre-au-mieux-la Logo-impressionbasta

par Sophie Chapelle - 15 février 2016

Ils ne voulaient pas terminer en traditionnelle maison de retraite mais être acteurs de leurs vies. Sept ans après leurs premières discussions sur le bien-vieillir, un groupe de retraités entame les travaux de la première coopérative d’habitants pour personnes vieillissantes. La non-spéculation, la démocratie et l’écologie sont au fondement du projet « Chamarel - Les Barges », situé dans un quartier de Vaulx-en-Velin à l’est de Lyon. Un projet tellement inspirant que la banque a même accordé à ces sexagénaires un prêt sur cinquante ans ! Rencontre.

Le rendez-vous est donné au quinzième étage d’une des tours de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue est de Lyon. C’est là que se trouve le siège de l’association Chamarel, créée en 2010, à l’initiative de la première coopérative d’habitants pour personnes vieillissantes [1]. Patrick, Janine, Hélène, Luc et Jean achèvent leur rendez-vous avec un couple de retraités intéressés par leur projet d’habitat coopératif. À dix minutes à pied se trouve le terrain où les travaux ont commencé début décembre 2015. Les seize logements et espaces mutualisés devraient être achevés à la mi-2017. Ce sera l’une des premières coopératives de retraités.

Tout est parti, sept ans plus tôt, d’une discussion entre deux amies sur les difficultés de proches n’ayant pas anticipé leurs vieux jours. « Rapidement, nous avons été plusieurs à nous réunir en se disant qu’il faudrait peut-être en parler pour ne pas emmerder nos enfants », se remémore Patrick, instituteur à la retraite.

« Les vieux deviennent des marchandises »

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15 février 2016 à 18:20 dans Actualité, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Prochain café repaire

 

Contre l'homme-machine et son monde

 

Mercredi 2 mars 2016

19h30

chez Nathalie

au Bazar Café

34 rue Dufour , Mâcon

 

Contre l'homme-machine et son monde.

Le système capitaliste se développe en révolutionnant constamment ses modes de production et son infrastructure technique. Révolutions industrielles qui consacrent l'émergence d'un monde nouveau, toujours plus technicisé,automatisé, régulé et optimisé selon la rationalité techno-scientifique et sa finalité totalitaire.
Pour rester humains , organisons la résistance.

 

disponibles à l'AIAPEC:

  • Le jour où mon robot m'aimera.Vers l'empathie artificielle. Serge Tisseron
  • Guide de l'autodéfense numérique.Ouvrage collectif.
  • Crédit à mort . Anselm Jappe
  • Techno.Le son de la technopole.Pièce et main d’œuvre.
  • Ne sauvons pas le système qui nous broie! Manifeste pour une désobéissance générale.
  • L'homme va t-il dépasser l'humain? Dominique Janicaud
  • La tyrannie technologique. Critique de la société numérique. Cédric Biagini & co
  • Libérer l'avenir . Ivan Illich.
  • La convivialité. Ivan Illich.
  • Sortir de l'industrialisme. Ouvrage collectif.
  • Nanotoxiques, une enquête. Roger Lenglet.
  •  des numéro de la Décroissance , d'Entropia.

 

 

 

29 janvier 2016 à 20:23 dans Actualité, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)

Communiqué LDH

La Ligue des Droits de l'Homme section de Mâcon vous invite à manifester

le 30 janvier 2016 à 11h (11h-12h30)

dans le cadre du collectif " Pour un avenir solidaire", regroupant de nombreuses associations, syndicats et mouvements de Saône et Loire.

Nous appelons à un premier rassemblement le samedi 30 janvier, à 11h, place des Droits de l’Homme à MÂCON.

CRÉATION  DU COMITE DÉPARTEMENTAL  DE VIGILANCE  DÉMOCRATIQUE

Contact / [email protected] – N° d’appel : 07 68 19 41 66


Cette journée nationale de protestation contre le maintien de l'état d'urgence fera l'objet de nombreuses manifestations à travers la France du collectif " NOUS NE CÉDERONS PAS ! ".

Rendez-vous à 11h : Place des droits de l'homme à

 

MÂCON

 

entrée nord, sur le parking en face du Cinéma MARIVAUX

 

possibilité de se garer, accès en bus ( ligne A ) depuis la gare- Mâcon ville.

Vous trouverez ci-joint l'appel à manifester MERCI DE DIFFUSER CE DOCUMENT DANS VOTRE RÉSEAU

et MERCI D’APPELER à SIGNER la PÉTITION    Lien : http://www.nousnecederonspas.org/sortir-de-letat-durgence/

A très bientôt

le Président

26 janvier 2016 à 14:04 dans Actualité, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)

Résistance et convergence des luttes à Paris le 16 janvier 2016

19 janvier 2016 à 15:49 dans Actualité, L'info que vous n'avez pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Les Alterneurs: théâtre documentaire 17 janvier Morlay

160117-dim-a-morlay-GdB

05 janvier 2016 à 15:22 dans Actualité, Lectures publiques d'AIAPEC, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)

Tests d’âge osseux : la procédure Rossignol légalisée

 

 

 

25 novembre 2015

 

 

 

 

Les événements dramatiques du 13 novembre et leurs suites nous ont dissuadés de commenter immédiatement la décision de l’assemblée nationale d’autoriser l’utilisation des tests d’âge osseux sur les mineurs isolés étrangers. Le gouvernement n’avait pas eu cette décence. L’émotion soulevée par les attentats de Paris et St-Denis ne l’a pas empêché de faire adopter par l’assemblée nationale ce qui s’appelle désormais la procédure Rossignol :le détournement d’un examen médical pour réaliser des économies en jetant des enfants à la rue.

Des amendements présentés par des députés de tous les groupes de gauche, communistes, écologistes, radicaux et socialistes demandaient que soit interdit le recours aux tests d'âge osseux pour attribuer un âge civil aux mineurs isolés étrangers. Ces tests comportent en effet, selon toutes les autorités médicales, scientifiques et éthiques, une marge d’erreur de 18 mois à deux ans qui les rend incapables de déterminer avec un minimum de fiabilité l’âge d’un individu entre 16 et 20 ans. Chacun le sait, Madame Rossignol compris. Mais la volonté de faire des économies au détriment d’une population sans défense (de très jeunes gens puisque mineurs, sans famille et sans relations puisqu’isolés et étrangers de surcroit) et une façon sournoise de s’opposer aux immigrés font qu’on ne s’embarrasse pas de ces détails. Au prétexte d’encadrer ces tests, on les inscrit dans la loi.  Les prétendues garanties introduites dans le texte n’en sont évidemment pas. Le fait que le mineur doive donner son accord pour que ces examens soient pratiqués est une amère plaisanterie : les refuser est systématiquement interprété comme un aveu de mensonge et entraîne la mise à la rue immédiate. La ministre le sait, la ministre s'en fout. Les tests osseux ne peuvent être ordonnés que par un magistrat… ce qui était déjà le cas !

Ils ne peuvent être utilisés qu’en dernier recours, soutient Madame Rossignol. C’est faux, chacun le sait, elle la première. Dans les faits, en dehors de la production de documents d’identité, les tests d’âge osseux sont souvent la première et la seule « preuve » de la majorité d’un jeune. Pour la ministre, quand on n’a pas de réponse adaptée à un problème, il suffit d’avoir recours à une solution qu’on sait fausse et malfaisante !

La solution existe pourtant : que les jeunes soient pris en charge quelques mois avec les moyens d’entrer en relation avec leur pays d’origine pour en faire venir les documents établissant leur identité.

La procédure Rossignol est donc pour le moment entrée dans la loi. Des centaines de gamins vont la subir et en payer très cher les effets : mis à la rue avec leur sac du jour au lendemain puisque déclarés majeurs sans aucun secours. L’Aide sociale à l’enfance les chasse comme majeurs mais le 115 et le SAMU social ne les prennent pas plus en charge car leurs documents d’identité les disent mineurs !

Pour autant, la bataille n’est pas finie. De nouvelles actions destinées à dénoncer la procédure Rossignol seront lancées dans les prochains jours

 

 

   
 
 

 

29 novembre 2015 à 09:28 dans Actualité, Ici, national | Lien permanent | Commentaires (0)

prochain café repaire

Mercredi 6 janvier

19h30

chez Nathalie

au Bazar Café

34 rue Dufour , Mâcon

03 85 50 72 44

 

 État d'urgence

 

la stratégie du choc 

 

 

comment en sortir?

 

Etatur

http://www.nousnecederonspas.org/

 

http://delinquance.blog.lemonde.fr/2015/12/21/improvisation-rates-brutalite-plus-dun-mois-dans-une-france-en-etat-durgence/

https://www.mediapart.fr/journal/france/291215/decheance-de-nationalite-tout-est-possible-surtout-le-pire?page_article=2

http://alencontre.org/europe/france/france-la-turpitude-politique-dun-projet-de-decheance-de-la-nationalite.html

http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/12/23/de-l-etat-de-droit-a-l-etat-de-securite_4836816_3232.html

http://abonnes.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/01/l-impossible-sortie-de-l-etat-d-urgence_4840689_1653578.html

 

27 novembre 2015 à 16:04 dans Actualité, Mobilisations/ débats | Lien permanent | Commentaires (0)

Salonlivre lib15

★VOUS TROUVEREZ SUR PLACE

du pain de l’AMAP de Germolles,,du vin de Bourgogne et d’autres lieux, de la bière artisanale de l’AMAP, des jus de fruits locaux, du café du Chiapas, des frites maison,  et autres nourritures du corps et de l’esprit Libertaire.

ENTRÉE LIBRE

PROGRAMME

 Samedi 17 octobre à 17h

 Le nouveau film de Yannis Youlountas

 « Je lutte donc je suis »

en présence du réalisateur.  

De Grèce et d’Espagne, un vent du sud sur l’Europe, contre la résignation. Dans les villes et les campagnes, dans les îles et les montagnes, au cœur des luttes et des alternatives en actes, des femmes, des hommes, mais aussi des enfants refusent de baisser les bras. Une même devise résume leur courage de résister, leur joie de créer et leur persévérance à toute épreuve : "JE LUTTE DONC JE SUIS" (prononcer "AGONIZOMAI ARA IPARKO" en grec et "LUCHO LUEGO EXISTO" en espagnol). Quelques mots pour vivre debout, parce que rester assis, c’est se mettre à genoux. Une brise marine, souriante et solidaire, de Barcelone à Athènes et d’Andalousie en Crète, qui repousse les nuages du pessimisme. Un voyage palpitant en musique, d’un bout à l’autre de la Méditerranée, en terres de luttes et d’utopie.

 Bal Trad à partir de 21h.

 

Dimanche 18 octobre

 À partir de 10h, au choix :

L'autodéfense féministe, outil de réappropriation de son pouvoir.L'association PotentiElle propose un chemin atypique pour les femmes : augmenter sa confiance en soi et être actrice de sa vie à travers l'autodéfense féministe.
Présentation - Questions/réponse – Atelier 

Technologie, technocratie, transhumanisme 

Avec Pièces et main d’œuvre, atelier d’enquête critique. 

Après la 2e guerre mondiale, le capitalisme industriel devient le capitalisme technologique. L'alliage de la technocratie et des capitalistes forme la classe dirigeante. Le déferlement, puis l'accélération technologique, devient l'emballement des technologies convergentes (NBIC), véhicule du transhumanisme. C'est là que nous en sommes.

 APÉRO MUSICALavec fanFan

 

“fanFan libertaire libertine, chansons qui déjantent et font roue libre”. 

 À 14h, au choix :

 

 Théâtre documentaire :" J'ai confiance dans la justice de ce pays." de la compagnie les Alterneurs 

J'ai confiance dans la justice de ce pays, ce sont les propres mots de Bernard, le père d'Hector. Hector mort sur un chantier à 19 ans. Mort parce que le travail s'y déroulait sans aucune sécurité. Qui est responsable ? La justice est-elle digne de confiance ?
D'une histoire vraie relatée dans le livre de François Ruffin « Hector est mort », les Alterneurs ont créé une pièce « J'ai confiance dans la justice de ce pays ». 

  Des hommes et des bagnes éditions de La Pigne

Il s’agit des souvenirs inédits du Docteur Léon Collin, qui a voyagé au début du XXe siècle sur le bâtiment La Loire, notamment en Guyane, où il soignait les forçats en route pour le bagne. C’est une réflexion sur le bagne, l’enfermement, le crime et le fait divers. C’est une galerie de portraits de criminels, de gens connus incroyables. On sent très fortement la présence de Dreyfus, par exemple... Progressivement, le Docteur Collin va s’insurger contre l’institution bagne avant de la condamner totalement.

 Lettre ouverte aux survivants, de l’économie de la catastrophe à la société du don de Sergio Ghirardi 

Appel à relier les tendances de la décroissance à la joie de vivre, en reprenant les attitudes libertaires, autogestionnaires, situationnistes... et en re-naturalisant l'humain.

 À 15h, au choix :

 

 La désargence : avec Marc Chinal

 

Même avec de bonnes intentions, tant qu'on utilisera de la monnaie, on sera coincés. La désargence, c'est construire la civilisation de l'accès. Accès, par opposition aux barrières que sont les prix. Mais un monde sans monnaie et serein, est-il possible ? A l'heure où la théorie de l'argent dette contamine les milieux alternatifs, il est temps de remettre certains compteurs à zéro malgré la difficulté de remette en question et de décoloniser les imaginaires. 

Daniel Colson

nous invitera à débattre sur le thème de l’actualité de la pensée de l’anarchie qui prend en compte et interroge le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité en proposant des alternatives radicales au système dominant.

 À 16h, sans le choix !

 

Nous sommes tous des ZAD à défendre 

 Avec Aurélien Berlan, Mauvaise Troupe et d’autres acteurs des luttes d’aujourd’hui contre « les grands projets inutiles ». De Sivens à Roybon, Poligny, Le Rousset, etc., le capitalisme accentue sa pression et ses ravages contre la nature et les hommes. Quelles sont les actions pouvant entraîner une plus vaste mobilisation contre les désastres annoncés ? Quels sont les fondements théoriques et les arguments de la décroissance libertaire ?

 

 

 

 

13 octobre 2015 à 20:02 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)

L'Association Déracinés s'adresse au Préfet à propos de l'hébergement d'urgence des familles avec enfants mineurs

          http://www.macon-infos.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3540:saone-et-loire-l-association-deracines-s-adresse-au-prefet-a-propos-de-l-hebergement-d-urgence-des-familles-avec-enfants-mineurs&catid=81&Itemid=479&lang=fr

SANSABRISSEPT.jpg

Une lettre lui a été adressée ce matin et transmise à macon-infos. En voici son contenu.

Monsieur le Préfet, en Saône et Loire, il y a des enfants qui dorment dans la rue.

Le dispositif d'hébergement d'urgence, le fameux 115, est coordonné par le SIAO (Service Intégré de l'Accueil et de l'Orientation). Ce service régule l'accès aux places d'hébergement. Mais le 115 stricto-sensu est réservé aux adultes et de ce fait inaccessible aux familles avec enfants mineurs. Jusqu'au début de cette année, ces familles étaient hébergées dans des hôtels.

La circulaire du 20 février 2015 relative à "la substitution de dispositifs alternatifs aux nuitées hôtelières et à l'amélioration de la prise en charge à l'hôtel" s'est traduite par un blocage complet de l'accès aux nuitées d'hôtel, en oubliant de mettre en place les dispositifs alternatifs qui étaient annoncés. On en arrive même aujourd'hui à ne plus savoir qui a en charge la responsabilité de l'hébergement d'urgence des familles avec enfants mineurs. Peut-être allez-vous nous éclairer sur ce point?

Presque au même moment, mais est-ce un hasard, se discutait la réforme de la loi sur la demande d'asile. Cette loi qui a commencé à être mise en oeuvre le 20 juillet dernier, mais qui n'entrera complètement en application qu'en fin d'année, prévoit l'hébergement de tous les demandeurs d'asile pendant la période d'instruction de leur dossier et cela, quelle que soit la procédure dont ils relèvent. Ce n'est pas vraiment une faveur, mais la mise en conformité avec les directives européennes. La "contrepartie" à cette avancée est une instruction des dossiers plus rapide et la mise en oeuvre plus systématique des mesures d'éloignement pour les déboutés du droit d'asile.

Mais que voit-on depuis le 20 juillet? Le versant "éloignement" est appliqué avec détermination, il y a eu multiplication des assignations à résidence pour les familles fraîchement déboutées. Par contre l'accès à l'hébergement pour tous les demandeurs d'asile se fait attendre. L'OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégration) convoque rapidement à un entretien dit de "vulnérabilité" à Dijon et délivre un code censé indiquer vers quel type d'hébergement vont être orientées les personnes.

Ensuite? Et bien ensuite il faut attendre qu'il y ait de la place. Combien de temps? "On interroge les opérateurs" nous répondent invariablement vos services. On pourrait raisonnablement penser que durant cette attente les familles puissent faire appel à l'hébergement d'urgence inconditionnel. Malheureusement, comme nous l'expliquons au début de cette lettre, pour les familles c'est peine perdue.

A déracinés, nous l'avons vécu à plusieurs reprises. Du 10 avril au 22 juin 2015, deux familles ont dû être abritées dans la rue, l'une sous tente et l'autre en caravane, soit deux mois et demi avant d'être hébergées décemment. Depuis le 2 septembre, une famille de 5 enfants (de 2 ans à 9 ans) est abritée en caravane dans la rue, après avoir galéré durant plus d'une semaine. La nuit du jeudi 3 septembre au vendredi 4, une jeune femme enceinte de sept mois, sa fille de 2 ans et son compagnon n'ont eu comme seul abri qu'une tente et des couvertures dans le recoin d'un jardin public de la ville.

Sur Mâcon, ces situations sont quelque peu adoucies par la présence de l'accueil de jour qui offre le repas de midi et la possibilité de se tenir propre. Mais ces conditions précaires sont peu compatibles avec la préparation d'un dossier d'asile nécessitant interprétariat, mise en ordre de souvenirs douloureux et rédaction argumentée, avec documentation contextualisée. Pourtant, de la clarté de ce dossier dépendra tout l'avenir du demandeur d'asile.

Avoir subi des mauvais traitements, avoir fui son pays pour échapper aux persécutions, arriver dans un pays dont on ne connaît pas la langue, épuisé, parfois malade et s'entendre dire qu'il n'y a pas de places d'hébergement, parce que l'on est accompagné d'un ou de plusieurs enfants mineurs, c'est véritablement incompréhensible.

A entendre les "opérateurs" (organismes gérant les hébergements) qui ne font que relayer les consignes préfectorales, les enfants seraient en danger dans leurs structures, lesquelles sont réservées aux adultes. Faut-il en conclure pour cela qu'ils seraient plus en sécurité dans la rue?

Ce qui nous interroge, c'est que la France est partie pour accueillir dix fois moins de demandeurs d'asile que l'Allemagne en 2015 et que malgré cela, la qualité de l'accueil n'est pas au rendez-vous. En Saône et Loire, très peu de personnes sont arrivées cet été et on nous répète toujours qu'il n'y a pas de places! Alors, on nous explique que c'est la faute aux déboutés du droit d'asile qui ne veulent pas repartir, malgré les mesures contraignantes qui sont mises en oeuvre pour cela. On nous dirait presque que c'est la faute aux associations qui accompagnent les migrants.

Monsieur le Préfet, les familles qui arrivent pour demander l'asile dans notre pays ne cherchent pas à savoir qui est responsable du manque de places, elles demandent seulement que leurs enfants ne dorment pas dans la rue. A qui faut-il s'adresser pour cela?

A Mâcon, le 9 septembre 2015 Association déracinés

Photo d'accueil : Comme seul abri, une tente et des couvertures dans le recoin d'un jardin public de la ville.

10 septembre 2015 à 08:57 dans Actualité, Ici, national | Lien permanent | Commentaires (0)

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