Avec la prolifération des initiatives dites «humanitaires», généreuses, solidaires, s’installe une certaine confusion. Solidarité, aide, charité, urgence humanitaire : de quoi parle-t-on? Derrière un chantage permanent à l’indifférence à l’égard du malheur d’autrui, ne voit-on pas se dessiner et se développer une vaste entreprise de formatage moral et global? Parce que ces débats se présentent comme éthiques, la critique est suspecte. Pourtant, le contenu du devoir de solidarité mérite d’être interrogé.
On peut d’abord souligner la dimension privée et non publique de ces actions et des discours qui les accompagnent. Le marché de la solidarité qui s’installe sous nos yeux s’inscrit dans le contexte général d’une régression des Etats, à l’exception de ceux qui, de par leur caractère autoritaire, constituent les cibles des entreprises humanitaires.
Au XXe siècle, l’Etat dit «providence» met en œuvre des politiques visant à améliorer la vie des citoyens. La pauvreté est alors vue comme un obstacle à l’accès à ce bien-être destiné à être partagé solidairement dans une République sociale. A l’inverse, l’action humanitaire se penche relativement peu sur la condition sociale des victimes. Elle s’intéresse au risque vital qui les guette, au danger absolu : la mort, en particulier celle provoquée par la famine, risque emblématique qui déclenche les alertes — fondées ou erronées. En France, la visibilité médiatique des Restos du cœur est supérieure à celle des aides publiques alimentaires, qu’on pourrait croire disparues tant l’emphase est mise sur la générosité individuelle. Cette privatisation de l’aide sociale comme complément nécessaire de l’action publique ne poserait pas question si elle n’apparaissait pas dans l’opinion comme une solution de rechange ou une substitution qui ne dit pas son nom à l’Etat.
8 février 2018 https://la-bas.org/la-bas-magazine/chroniques/m-le-secretaire-d-etat-il-y-a-bien-plus-de-50-sans-abris-en-ile-de-france_
Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, en charge du logement, a affirmé – contre l’évidence – qu’il n’y avait qu’une cinquantaine d’hommes isolés à dormir dans la rue dans la nuit du 30 au 31 janvier dans toute l’Île-de-France. Un déni de réalité, qui en révèle un autre…
En dépit de la promesse présidentielle – non tenue – qu’il y ait zéro SDF dans la rue au 31 décembre dernier [1] , Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, a affirmé qu’il n’y avait qu’une cinquantaine d’hommes isolés à dormir dans la rue en Île-de-France, dans la nuit du 29 au 30 janvier.
Patrick Cohen — « Il y a autant de sans-abris dans les rues malgré la promesse d’Emmanuel Macron il y a quelques mois : info ou intox, Julien Denormandie ? »
Julien Denormandie — « Non c’est… il y a beaucoup moins de sans-abris dans les rues.
Il y a moins de sans–abris dans les rues aujourd’hui ?
Il y a beaucoup moins de sans-abris dans les rues, et nous on le voit au quotidien, notamment avec ce qu’on appelle les maraudes. Les maraudes, ce sont les services, notamment du Samu social, qui vont tous les soirs dans les rues pour identifier les personnes qui n’auraient pas trouvé de logement.
Ce n’est pas tout à fait ce que disent les associations, hein…
Vous savez, moi je travaille main dans la main avec les associations, je participe moi-même à des maraudes, et je peux vous dire qu’il y a moins de sans-abris, aujourd’hui, dans les rues, qu’il n’y en avait il y a quelques mois. » [2]
Léa Salamé — « Il y a combien de gens qui ont dormi dehors cette nuit ? Vous le savez, ça ? »
Julien Denormandie — « Les chiffres que nous avons, c’est à peu près une cinquantaine d’hommes isolés en Île-de-France, pour être très précis. » [3]
Alors, n’y avait-il qu’une cinquantaine d’hommes à dormir dans la rue en Île-de-France la nuit précédant cet entretien ? Évidemment non ! Et c’est là l’un des Usages De Faux les plus déroutants que l’on ait eu à concocter, tant ce chiffre est aberrant : un « déni de réalité », a immédiatement commenté Médecins du Monde sur Twitter.
D’abord, le journal Le Monde nous apprend que le chiffre prononcé par le ministre avec aplomb correspondrait, en fait, aux seules « demandes non pourvues » par le Samu social (le 115) qui, chaque soir, est totalement débordé [4]. Ce chiffre, qui concerne les seuls hommes isolés, faisait donc déjà l’impasse sur tous ceux qui n’ont pas recours au 115 et préfèrent à l’hébergement d’urgence la rue, un jardin, des bois, le métro, les abords du périphérique ou un parking souterrain. Or, selon une étude de l’Insee, l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques, de 2012, la moitié des sans-abris peuvent ne pas recourir aux centres d’hébergement [5]. C’est dire. C’était aussi oublier les femmes isolées, les familles et donc les enfants.
Pour mesurer la différence que cela fait, on peut se référer à un reportage effectué fin novembre par Le Parisien, où le président du Samu social de Paris indiquait qu’ « il y a encore deux ans, [son service trouvait] des solutions d’hébergement à 8 familles sur 10 », quand aujourd’hui, « c’est moins d’un appelant sur cinq qui obtient une réponse positive » [6].
La veille de ce reportage, selon les chiffres de ce service social, aucune solution n’avait pu être trouvée pour les appelants : c’est-à-dire pour 180 sans-abris isolés (dont 80 femmes) et plus de 600 personnes en famille (essentiellement des femmes seules avec enfant). Au total, cela faisait donc, cette nuit-là, 780 personnes qui avaient « dû être renvoyées à la rue », rien que pour Paris et non pour l’Île-de-France. Et encore ne s’agissait-il là que des sans-abris ayant fait appel au 115… Le responsable du Samu social de Paris estimait, qu’« il manque au moins 3 000 places sur la métropole pour faire face à la demande d’hébergement », malgré les efforts du gouvernement.
Mais à plonger dans ce sujet, ce sont deux choses qui frappent :
(photo : Jean-Michel Dumay)
D’abord la cécité du ministre, un fruit de la méritocratie française, sorti de grande école pour frayer ensuite dans les cabinets ministériels. Comment peut-on à ce point se couper de la réalité qu’on prétend combattre ?
Pour approcher celle-ci, il suffisait par exemple de descendre dans la rue, en plein Paris, jeudi dernier, pour compter à 1 heure du matin, rue Lafayette, entre les grands magasins et la gare du Nord, soit au cours d’une marche d’une vingtaine de minutes à peine, sept personnes sans-abri sur le trottoir à même le sol. Il faisait 3°C. Et puis, arrivé à Stalingrad, on pouvait tomber sur… une soixantaine de tentes abritant plusieurs dizaines de migrants sur les berges du canal Saint-Martin. Car on les oublie, les migrants. Et là, à eux seuls, sur ce petit périmètre, autour de braseros de fortune, ils étaient quelques dizaines, proche du chiffre donné par le ministre pour l’Île-de-France.
La deuxième chose qui frappe, c’est que la dernière étude d’ampleur sur les sans domicile fixe, en France, remonte… à 2012, il y a six ans ! C’était une étude de l’Insee (l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques) et de l’Ined (l’Institut National des Études Démographiques) [7]. Et on constatait déjà une montée abrupte du phénomène : + 50 % de SDF en France entre 2001 et 2012, un nombre estimé alors à plus de 140 000, dont un sur dix – 14 000 – était totalement à la rue. Un chiffre forcément en deçà de la réalité puisqu’il ne pouvait pas tenir compte des sans-papiers, étant donné les lieux qui avaient servi de base à l’étude.
En fait, c’est cela qui est troublant, au-delà de la bourde du ministre : pas d’étude spécifique sur les sans-abris pendant six ans ! Sur un phénomène social dont la Fondation Abbé Pierre, dans son 23ème rapport annuel sur l’état du mal-logement [8], édifiant, nous apprend, sur la base d’une enquête logement de l’Insee incidente de 2013, qu’il a touché, à un moment de leur vie, 340 000 personnes, qui se sont, un jour, retrouvées à la rue, dans un véhicule, un hall d’immeuble ou un abri de fortune. Un phénomène social qui, selon une extrapolation scientifique, aurait tué depuis 2012 près de 3 000 sans-abris chaque année [9]. Presque autant que d’automobilistes sur les routes.
Pour combler le manque à Paris, la Mairie a décidé de mobiliser, le 15 février, 1 000 bénévoles [10] pour compter les personnes qui dormiront dans la rue, ce soir-là, dans la capitale. Voilà un travail salutaire. Nul ne sait encore si Julien Denormandie, le secrétaire d’État, y sera présent.
Pas d’étude officielle depuis six ans : on ne voudrait pas voir le phénomène qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Depuis quarante ans, les élucubrations de Bernard-Henri Lévy lui ont valu les réprimandes et les sarcasmes d’intellectuels aussi divers que Raymond Aron, Pierre Vidal-Naquet, Gilles Deleuze, Pierre Bourdieu... Cela n’a nullement empêché le philosophe préféré des médias d’empiler les signes de reconnaissance de la bonne société et de multiplier les propos diffamatoires. Avec un argumentaire plutôt subtil : tous ses ennemis politiques seraient assimilables à des nazis...
La liste des bourdes et des calomnies de notre intellectuel de parodie est longue et ancienne. Il a pour distinction de s’être à peu près trompé sur tout. Soucieux d’accomplir un travail de mémoire sur les impostures intellectuelles de BHL, Le Monde diplomatique a, il y a quelques années, regroupé et classé toutes ses calembredaines dans un dossier très détaillé.
Mais rien n’y faisait. Les présidents français passaient (François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande), et chacun recevait Bernard-Henri Lévy à l’Elysée, comme si une telle charge relevait de son office au même titre que la désignation du premier ministre et la possession des codes nucléaires. Parfois, des présidents lui confiaient même une mission officielle ou semi officielle (en Bosnie dans le cas de Mitterrand, en Afghanistan avec Chirac, en Libye avec Sarkozy). Au risque pour la France d’embarrasser ses diplomates et de devenir (un peu) la risée des chancelleries du monde entier.
Le 23 avril 2013, la 17e chambre correctionnelle de Paris a cessé de rire. Dans un arrêt juridiquement remarquable, elle a reconnu Bernard-Henri Lévy « complice du délit de diffamation publique envers un particulier ». Et elle a estimé que Franz-Olivier Giesbert, qui avait publié le texte diffamatoire, s’était rendu, en qualité de directeur de la publication, « coupable » du même délit de diffamation publique.
De quoi s’agissait-il ? D’un « bloc-notes de Bernard Henri-Lévy » publié par Le Point. Cet exercice hebdomadaire de BHL est devenu la lecture presque obligée de tous ceux — sociologues, anthropologues, historiens, humoristes — qui travaillent sur les réseaux de connivence en France. Notre philosophe y dispense en effet, sans la moindre distance ni la moindre ironie, les compliments à ses obligés — ou à ceux dont il attend quelque faveur. Symétriquement, il se montre tout aussi généreux de ses remontrances, voire de l’expression violente de son animosité, lorsqu’il parle de ses adversaires. En particulier de ceux qui ont démasqué ses diverses impostures.
Alors que le pic de production maximale du pétrole est déjà dépassé, nos impôts servent à vider violement des squatters pour la construction d'un aéroport supplémentaire ( le 146 ème ... on n'en n'a pas besoin.)
On est plus forts que les Japonais, on n’a pas besoin d’un tsunami pour boucher nos prises d’eau. Des feuilles, des branchages à Fessenheim 2009, des méduses à Gravelines 2006 ou 2007, des algues et des civelles au Blayais (le site est devenu un producteur de soupe de civelles), de la glace à Saint Laurent (années 90). Pour Saint Laurent ils avaient fait venir l’armée pour évacuer la glace à l’explosif. N’empêche qu’à Fessenheim, un séisme du niveau du séisme de référence, celui de Bâle*, ferait écrouler les barrages sur le Rhin en amont de la centrale, et la vague en arrivant démolirait la digue qui retient le canal. Le niveau de la plateforme de la centrale est 15 mètres plus bas …..
Quant à la piscine pour les combustibles, elle n’est pas située au dessus du réacteur comme sur les BWR (Boiling Water Reactor) des Japonais , mais à + 30 m, en haut du bâtiment combustible, un truc non “bunkerisé”, qu’on avait signalé comme étant à vue directe de la rive Est du Rhin, à l’époque, à portée d’une rocket du moindre terroriste. Le toit de la piscine est un bardage “léger” protégé par des calculs de probabilité (comme pour tous nos réacteurs actuels) qui estiment qu’un avion la raterait !!!! Maintenant, à Fessenheim, ils ont fait une “GROSS” amélioration, ils ont mis une cabane à outils sur la trajectoire …. Cachez-moi cette piscine que je ne saurai voir ….
Madame Alliot Marie à l’Assemblée Nationale répondant au nom du Gouvernement à une question d’un député français a déclaré « on ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. »
Monsieur Bruno Le Maire a quant à lui déclaré sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » Le régime répressif du président Ben Ali est responsable de la mort de plusieurs dizaines de tunisiens ; il réprime sauvagement des manifestations légitimes, il fait tirer sa police à balles réelles , il saccage les appartements de militants, il emprisonne en dehors de toute légalité...
Cette complicité, active avec l’offre de service de Madame Alliot Marie est dégradante pour le peuple français. Nous appelons l’ensemble des démocrates français à protester et à faire changer de position le gouvernement français. Le peuple tunisien a droit à un avenir démocratique et digne.
Le collectif de solidarité avec la lutte des habitants de Sidi Bouzid appelle à une
manifestation samedi 15 janvier à 14 h Place de la République
Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid - Tunisie
AC ! - ACHR - ACORT - AFASPA - AMF - ASDHOM -ATF- ATF Paris - ATMF - ATTAC - CAPJPO-EuroPalestine - CEDETIM - CFDA - CISA - CMF (COLECTIF DES MUSULMANS DE France )- CNT - Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier - Courant Nationaliste Progressiste - CORELSO - CPR - CRLDHT - DAL - Etoile Nord Africaine - Europe Écologie Les Verts - FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) - FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) - FSQP - FTCR - FMVJ-France (Forum Marocain Vérité et Justice) – GAUCHE UNITAIRE - La pelle et la pioche - Les Alternatifs - LDH - Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE - LUTTE OUVRIÈRE - Manifeste des Libertés - Le Mouvement des Jeunes Socialistes - Mouvement Nahdha - Mouvement Tajdid France - MRAP - NO-VOX - NPA - Organisation de femmes Egalité - partenia 2000 – PADS Maroc (Parti d’Avant-Garde Démocratique Socialiste/MAROC) - PCF - PCOF - PCOT - PDP - PG - PIR (PARTI DES INDIGENES) - Le Parti Socialiste Unifié (Maroc) - Réseau Féministe « Ruptures » - Réseau Stop la Précarité - SOLIDAIRES - Solidarité Tunisienne - SORTIR DU COLONIALISME - SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF - UTIT - Voie Démocratique Maroc - Voix Libre.